thesis

Stratégies maternelles de l'otarie à fourrure de l'île Amsterdam, Arctocephalus tropicalis : relations avec les conditions environnementales

Defense date:

Jan. 1, 2000

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Institution:

La Rochelle

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

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Abstract FR:

Les stratégies maternelles de l'otarie à fourrure, de l'ile Amsterdam, Arctocephalus tropicalis, ont été étudiées en relation avec les conditions environnementales au cours de trois années consécutives (1995, 1996, 1997). Au cours d'une saison de reproduction, les otaries donnent naissance à un jeune unique puis alternent des voyages en mer où elles s'alimentent (acquisition des ressources) et des visites à terre où elles allaitent leur petit (allocation des ressources). Les stratégies d'acquisition des ressources ont été abordées par l'étude de l'écologie en mer des femelles allaitantes, grâce à l'utilisation combinée de balises Argos, d'enregistreurs de plongée et de direction, et du suivi individuel du changement de masse corporelle des mères et de leur jeune. Les otaries d'Amsterdam présentent une écologie en mer singulière au sein des otaries à fourrure. Elles effectuent des voyages alimentaires particulièrement longs au cours desquels elles rejoignent la bordure nord du front subtropical, située en milieu océanique à environ 400-500 km de l'ile Amsterdam. Elles présentent un comportement de plongée nocturne, et semblent ajuster leur comportement de pêche en fonction des migrations verticales nycthémérales de leurs proies principales, les myctophides. Elles modifient leur comportement de prospection du milieu marin en fonction des variations saisonnières et annuelles des conditions océanographiques, en particulier la profondeur de la couche de mélange, la distance au site d'alimentation, et le gradient de température de surface du front subtropical. L’éloignement du site d'alimentation indique que les otaries d'Amsterdam sont habituellement confrontées à des conditions trophiques particulièrement mauvaises tout au long de la saison de reproduction. Les stratégies d'allocation des ressources ont été abordées par l'étude de l'investissement prénatal et par la description de la croissance postnatale du jeune, grâce à un suivi individuel de la masse à la naissance et de la croissance des jeunes. Cette étude propose que les couts énergétiques associés à la production d'un fœtus male sont en général supérieurs à ceux associés à la production d'un fœtus femelle. Toutefois, la quantité d'énergie allouée à la gestation semble également dépendre de la condition corporelle maternelle et des conditions trophiques rencontrées au cours de la gestation. Au cours de la lactation, les soins maternels postnataux ne diffèrent pas en fonction du sexe du jeune. Les otaries d'Amsterdam semblent adopter un schéma d'approvisionnement permettant d'optimiser le taux d'acquisition des ressources de leur jeune au cours d'un cycle d'approvisionnement et sur l'ensemble de la lactation. Les mères maintiennent la croissance de leur jeune pendant les 7 premiers mois en ajustant le schéma d'approvisionnement et la qualité du lait fourni au jeune. Plus tard dans la saison, les mères ne parviennent pas à maintenir la croissance de leur jeune, suggérant que la disponibilité des ressources diminue fortement en hiver. Des différences inter-annuelles de la masse à la naissance, du taux de croissance, et de la masse au sevrage suggèrent que les otaries d'Amsterdam étaient confrontées à des conditions environnementales variables au cours de cette étude. Les résultats obtenus au cours de cette étude sont discutés au sein des pinnipèdes, et soutiennent les récentes hypothèses selon lesquelles les stratégies maternelles des pinnipèdes seraient principalement influencées par la distance au site d'alimentation et la disponibilité des ressources marines (Ono & Boness 1996, Trillmich 1996). Ce travail mené sur 3 années montre que l'étude de prédateurs marins supérieurs peut fournir des indices naturels des conditions environnementales et de la disponibilité des ressources marines. Dans le cas des otaries d'Amsterdam, ces indices concernent une région océanique difficilement accessible, et un systeme frontal très peu étudié, le front subtropical. Ces informations peuvent se révéler d'autant plus précieuses que le front subtropical semble contribuer de manière significative à la production biologique de l'océan austral.