Abstract FR:

Bien que les niveaux de la pollution atmospherique soient globalement inferieurs a ceux qui ont ete observes il y a quelques decennies, l'augmentation de la pollution d'origine automobile devient preoccupante en milieu urbain. Dans ce contexte, le travail de recherche a consiste a utiliser les lichens (et autres vegetaux) comme bioindicateurs pour caracteriser l'impact de la pollution urbaine globale de l'agglomeration grenobloise sur l'environnement. L'etude a ete abordee par differentes approches complementaires a differents niveaux de l'organisation biologique. Au niveau des communautes, l'inventaire de la flore lichenique epiphyte a montre l'impact de la pollution azotee sur la repartition des lichens et le lien entre la biodiversite lichenique et la pression d'urbanisation. L'utilisation des analyses multivariees a permis de caracteriser les differents milieux et les differents lichens en fonction de l'ecologie et de la frequence des especes, des variables environnementales et des teneurs en polluants, et de proposer des echelles d'estimation de la sensibilite des lichens au dioxyde d'azote et a l'ozone. Au niveau de l'individu, des etudes de bioindication et de bioaccumulation (chlorures, azote total), realisees a partir de strategies d'echantillonnage pertinentes, ont permis d'etablir des cartographies des teneurs estimees de la pollution sur l'agglomeration grenobloise et d'effectuer des suivis spatio-temporels de l'impact de pollutions issues d'une usine d'incineration et de deux autoroutes urbaines sur l'environnement. Au niveau biochimique, la recherche d'un biomarqueur de la charge azotee du milieu a necessite la mise au point d'un protocole de mesure in vivo de l'activite enzymatique nitrate-reductase adapte aux lichens, ainsi que la realisation de chambres de fumigation. L'influence de differentes sources d'azote (nitrates, dioxyde d'azote) sur le metabolisme azote (activite nitrate-reductase, teneur en azote total et en nitrates) de lichens et de vegetaux superieurs a ete recherchee.