Abstract FR:

Chez la mouche de vinaigre drosophila melanogaster, les hydrocarbures cuticulaires utilisées dans la reconnaissance sexuelle intra- et interspécifique, sont sexuellement dimorphiques. Les diènes en 27 et 29 carbones (deux doubles-liaisons en position 7 et 11), sont les composés majoritaires spécifiques des femelles matures. Les mâles adultes produisent majoritairement des monoenes à 23 ou 25 carbones (une double-liaison en position 7). L'augmentation de la température favorise la synthèse des hydrocarbures les plus longs. L'activation temporelle et ubiquitaire d’un transgène féminisant (uas-tra) après un choc thermique a aussi permis de caractériser deux périodes critiques chez les adultes. Un choc thermique brutal entre 3 et 18 heures diminue la production hydrocarbonée (jusqu'à 90%) chez les deux sexes. Un choc thermique plus doux (dans une étuve sèche) entre 12 et 48 heures induit une féminisation des hydrocarbures chez les mâles. Grâce à la technique des éléments p-gal4 qui permet la féminisation régionale des tissus, nous avons confirmé le rôle des oenocytes dans la maturation sexuelle des hydrocarbures. De plus, la surexpression du gène tra dans plusieurs tissus dont les oenocytes induit la masculinisation des hydrocarbures chez les femelles. Pour la lignée tp5670, cette masculinisation hydrocarbonée pourrait traduire un retard dans leur maturation. L'utilisation du transgène féminisant a aussi permis de trouver plusieurs gènes impliqués soit dans la compensation de dosage (la lignée 28a présente une létalité spécifique du sexe mâle), soit dans le déterminisme du sexe (les individus xx et xy 090-tra sont intersexués). Enfin, notre travail a permis de découvrir deux nouveaux mutants d'insertion p-gal4 impliques dans la production des hydrocarbures cuticulaires. Chez l'un de ces mutants, les hydrocarbures insaturés sont remplacés par des molécules saturées linéaires. Ce mutant semble agir sur certains mécanismes de la biosynthèse des hydrocarbures.