La perception gustative des substances secondaires chez les primates : cas des tannins et d'un alcaloide chez un prosimien (microcebus murinus) et dans differentes populations humaines
Institution:
Paris 13Disciplines:
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La perception gustative des produits secondaires, consideres comme des defenses chimiques des vegetaux, a ete etudiee chez microcebus murinus, un prosimien nocturne dont le comportement alimentaire et le poids corporel, presentent des variations saisonnieres synchronisees par les changements de photoperiode. Les seuils d'inhibition et les reponses supraliminaires a des melanges sucres additionnes des differents tannins ou d'un alcaloide ont ete determines par une methode comportementale, le two-bottle test. Un modele de regression non lineaire a permis de montrer que des la concentration-seuil atteinte, l'inhibition de la consommation du melange (sucre/produit secondaire) est quasi-totale et que les profils des reponses supraliminaires sont analogues pour tous les produits testes. Une variation saisonniere du seuil d'inhibition de l'acide tannique est mise en evidence. Ces resultats sont discutes en fonction de la sensibilite gustative peripherique et des variations saisonnieres de strategies alimentaires du microcebe par rapport a celle des autres primates. Pour evaluer les parametres de la perception gustative des produits secondaires chez l'homme, un protocole en simple aveugle a ete applique afin de presenter les tannins (acide tannique et tannin de chene) et l'alcaloide (chlorhydrate de quinine) au milieu d'un large spectre d'autres produits rapides. Les seuils de reconnaissance des tannins varient significativement entre les echantillons de populations avec une moindre sensibilite gustative vis-a-vis du tannin de chene des populations mediterraneennes (italie et andalousie) comparees aux autres populations (france et belgique). Cette difference est discutee en fonction de la consommation d'aliments riches en tannins (glands de chene, chataignes). Les correlations significatives entre les seuils de reconnaissance des tannins et de la quinine d'une part, et celle observee entre deux sucres solubles d'autre part sont discutees en fonction des mecanismes neurophysiologiques de la perception gustative. Elles sont mises en perspective dans le cadre de l'evolution des adaptations sensorielles aux produits secondaires selon la frequence de produits aversifs dans l'environnement des primates.