Enregistrements multimodulaires de la douleur et de la somesthésie chez l'homme : données de l'electrophysiologie et de l'imagerie. : application à la stimulation chronique du cortex moteur
Institution:
Saint-EtienneDisciplines:
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Abstract FR:
Depuis sa découverte empirique, la stimulation motrice du cortex moteur (SCM) est devenue un traitement chirurgical de référence dans certaines douleurs neurologiques pharmaco-résistantes. Les mécanismes responsables de son bénéfice antalgique restent partiellement inconnus. Les indications potentielles de la SCM sont représentées par les douleurs neurologiques post-AVC et post-traumatiques, mais aussi dans les douleurs neuropathiques trigéminales. L’analyse prospective d’une série personnelle de 31 patients a permis de confirmer que cette technique chirurgicale pouvait induire un effet antalgique stable à long terme. Le bénéfice sur la douleur était considéré comme excellent (³70% de soulagement) dans 10% des cas, bon (40-69%) dans 42%, faible (10-39%) dans 35% et négligeable (0-9%) dans 13%. Une diminution ou un arrêt du traitement antalgique postopératoire est noté chez 52% des patients et 70% ont un indice de satisfaction personnel favorable. Aucun facteur prédictif n’a pu être isolé (notamment le déficit moteur préopératoire, la sémiologie de la douleur, l’étiologie ou la localisation de la lésion, les résultats du thermotest ou des PES, le délai entre l’apparition de la douleur et la chirurgie), hormis l’évaluation du soulagement faite à la fin du premier mois postopératoire et fortement corrélée au résultat à long terme (test de régression, R = 0,744; p < 0,0001). Parallèlement à l’effet antalgique, il apparaît dans la littérature que la SCM peut améliorer un déficit moteur préopératoire, mais aussi entraîner la disparition d’un tremblement ou d’un syndrome dystonique. De plus, la SCM a été utilisée avec succès dans le traitement de mouvements involontaires post-AVC, myoclonies intentionnelles ou maladie de Parkinson, mais aussi dans le but de favoriser la récupération motrice post-AVC (études chez le rat et le singe, études pilotes chez l’homme). Ainsi, l’étude d’une série personnelle de 43 patients révèle que 23% d’entre eux décrivent une amélioration de leurs performances motrices. Cet effet positif consiste en une amélioration d’une dystonie chez 2 patients, d’une ataxie chez 6 et d’une hémiparésie spastique chez 2. Dans 60% des cas, la lésion responsable du syndrome douloureux est limitée au noyau thalamique VPL (Pearson Chi-Square Test; p ≤ 0. 0005). Aucune corrélation entre l’effet antalgique et le bénéfice moteur n’a été démontrée. Les fréquences de stimulation ne semblent pas non plus influencer cet effet parallèle de la SCM. Cette étude démontre que la SCM peut améliorer les performances motrices, en particulier en cas d’atteinte du VPL et présentant une ataxie. Plusieurs études ont démontré que l’effet antalgique de la SCM pouvait dépendre du positionnement des électrodes sur le cortex, donc des structures anatomiques effectivement stimulées. Notre objectif actuel de recherche est l’identification précise de ces structures. La première étape consiste, sur la base de l’imagerie pré et postopératoire et de leur fusion, à obtenir une reconstruction du volume cérébral sur lequel sont représentées les zones anatomiques et fonctionnelles potentiellement concernées par la stimulation (sillon central, gyrus pré et postcentral, F1, F2, F3) ainsi que les électrodes. Afin d’optimiser l’analyse de ces zones, le volume cérébral est transformé en une représentation planaire après déplissement du cortex au moyen d’un logiciel informatique. Ces données sont ensuite corrélées aux résultats cliniques antalgiques de la SCM en intégrant certains paramètres de stimulation (notamment la polarité des électrodes).