Fluctuations cycliques du Lemming à collier (Dicrostonyx Groenlandicus, Traill 1823) au Groenland : un modèle paramétrique pour les interactions prédateurs-proie
Institution:
BesançonDisciplines:
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Les fluctuations cycliques des rongeurs sont étudiées depuis plusieurs décennies et plusieurs hypothèses ont été proposées pour les expliquer. L'hypothèse prédation fait l'objet d'une attention croissante depuis 20 ans mais aucune étude n'avait à ce jour pu la tester avec des données collectées sur plusieurs cycles et pour tous les prédateurs. La toundra du haut-Arctique, sur la côte NE du Groenland, accueille la communauté prédateurs-proie de vertébrés terrestres la plus pauvre de la Terre, avec une seule espèce de rongeur (le lemming à collier : LC) comme proie principale pour quatre prédateurs (chouette harfang, labbe à longue queue, renard polaire et hermine). Dans cette région, les densités de LC suivent des fluctuations cycliques de ≥ 4 ans avec une amplitude > 100 entre phases de pic et de faible abondance. Les réponses fonctionnelles et numériques des prédateurs indiquent des taux de prédation très élevés en été, avec plus de 2% de la population de LC prélevée chaque jour durant les phases de pic et de déclin. Ces taux de prédation, largement supérieurs (ou voisins lors des phases de faible abondance) au taux de croissance maximum de la population de LC (environ 1%), expliquent à eux seuls pourquoi cette population décline systématiquement en été. En hiver, seule l'hermine continue activement sa prédation sur les LC sous la neige. Contrairement aux autres prédateurs, l'hermine présente une réponse numérique différée dans le temps et contribue à déstabiliser le système par ses taux de prédation inversement densité-dépendants. L'impact des prédateurs et notamment le rôle prépondérant de l'hermine dans le déterminisme des cycles a pu être testé par un modèle paramétrique. Les prédictions du modèle, très proches des observations empiriques, valident l'hypothèse prédation pour notre zone d'étude. Ce modèle ouvre également de nouvelles possibilités pour évaluer l'impact de certains comportements particuliers des prédateurs comme leurs préférences pour certaines classes d'âges.