Abstract FR:

Selon l'observation en microscopie photonique, les Hypotriches, caractérisés par la présence de cirres sur la face ventrale, se présentent comme un groupe relativement homogène. L'étude en microscopie électronique révèle cependant l'existence d'une certaine variabilité. Par l'architecture des cirres, des couples de cinétosomes dorsaux, et de l'appareil buccal, l'Ordre peut être scindé en deux sous-ensembles : l'un d'eux présente des caractéristiques homogènes et semblables à celles connues chez les Oxytrichidae (cas de Kahliella, Parastrongylidium, Spiretella, Kerona et Gonostomum), tandis que l'autre est relativement hétérogène (morphotypes étudiés: Uronychia, Kiitricha, Diophrys et Aspidisca). L'étude de la dynamique morphogénétique met en évidence deux groupes de morphotypes, groupes se superposant aux ensembles précédemment définis : chez l'un, toute morphogenèse, duplicative ou non, implique le renouvellement de l'ensemble de l'infraciliature somatique, tandis que chez l'autre, seule la fraction de l'infraciliature somatique constituée de cirres est remaniée. La correspondance entre les résultats obtenus par les deux types d'approche, ultrastructurale et morphogénétique, aboutit à la création de deux nouveaux sous­ ordres: les Euhypotrichina et les Pseudchypotrichina. La dynamique des systèmes microtubulaires a pu être étudiée dans le genre Euplotes (Pseudohypotrichina) en immunocytochimie au moyen de trois anticorps. Il existe chez ce morphotype plusieurs réseaux : l'un superficiel et insensible à la vinblastine, considéré comme stable, l'autre reliant le noyau au cortex et instable. Les résultats laissent par ailleurs supposer un changement d'antigénicité de certains systèmes (cinétosomes et réseau superficiel) au cours de la morphogenèse. L'ensemble des résultats est discuté selon un objectif taxinomique (intégration des résultats dans les diverses hypothèses en vigueur chez les Ciliés) et selon un objectif plus fonctionnel de recherche des mécanismes morphogénétiques.