Les relations immunologiques croisées entre Neisseria gonorrhoeae et Neisseria meningitidis
Institution:
Paris 11Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Pas de résumé disponible.
Abstract FR:
Neisseria gonorrhoeae et Neisseria meningitidis présentent un très haut degré d'homologie ADN/ADN. Plusieurs structures de surface présentant des relations antigéniques ont été décrites dans la littérature. L'immunisation de souris par des méningocoques vivants (groupe A ou B) provoquent l'apparition d'anticorps bactéricides (donc potentiellement protecteurs) pour N. Gonorrhoeae. L'utilisation de ces sérums de souris anti-N. Meningitidis en immunotransfert contre des extraits bruts de N. Gonorrhoeae a permis de mettre en évidence un nouvel antigène de 70 K, commun à toutes les souches de Neisseria pathogènes et à la plupart des espèces de Neisseria non pathogènes. Cet antigène est très immunogène chez la souris, de nature peptidique il est stable à la chaleur et au traitement par le Bétamercaptoéthanol. La microscopie électronique a permis de montrer, en utilisant un sérum polyclonal dirigé préférentiellement contre l'antigène 70 K, qu'il est situé à la surface de la bactérie. Ces résultats ont été confirmés par d'autres techniques (ELISA, test et L'immunofluorescence) et ont montré que cet antigène est une protéine de membrane externe. L'antigène de 70 Ka été retrouvé sur toutes les souches de gonocoque isolées à partir de différents sites anatomiques de partenaires sexuels. Cela montre sa stabilité antigénique après transmission in vivo chez l'homme. Ce dernier aspect est particulièrement intéressant, au vu de la grande variation antigénique, tant in vivo qu'in vitro, des antigènes majeurs de gonocoque que sont les pili, les protéines I et II, et les LPS. Nous avons ensuite étudié l'immunogénicité chez l'homme de cette protéine de surface au cours de l'infection ou du portage rhinopharyngé de Neisseria meningitidis, ou de Neisseria non pathogènes. Les résultats ont montré que l'antigène de 70 K est exprimé et immunogénique in vivo chez l'homme non seulement au cours de la maladie 22/26 malades mais aussi durant le portage rhinopharyngé de Neisseria meningitidis 12/17 porteurs sains. La proteine 70 K bien que, exprimée en quantité plus faible chez certaines souches de Neisseria non pathogènes, est immunogène dans 50% des cas chez les porteurs. Une bonne relation entre la présence d'une bande de 70 K en Western blot au 21ème jour de l'immunisation et le poucentage d'inhibition en ELISA suggère non seulement la présence d'antocorps anti-70 K décrit grâce au modèle animal dans les sérums humains étudiés, mais aussi que le sérum polyclonal de souris est bien dirigé préférentiellement contre l'antigène 70 K. Du point de vue quantitatif, il faut noter que les sérums de porteurs sains inhibent aussi efficacement que les sérums de malades la réaction entre le sérum de souris anti-70 K et N. Gonorrhoeae. Le test d'inhibition en ELSA confirme que l'antigène 70 K reconnu par les sérums humains (malades et porteurs) est le même que celui reconnu par le sérum de souris. Il restait enfin, pour confirmer la valeur immunoprophylactique potentielle de l'antigène 70 K, à montrer que des anticorps dirigés contre celui-ci pouvaient protéger la muqueuse urétrale humaine de l'infection par N. Gonorrhoeae. Cependant nous avons observé que les sérums prélevés précocement chez des patients atteints d'une première urétrite à gonocoque, ou de gonococcies récidivantes possèdent moins souvent des anticorps anti-70 K que les sérums d'une population témoin non infectée (population témoin). Les résultats de l'immunogénicité de cet antigène chez l'homme sont en faveur de son rôle comme composant d'un futur vaccin acellulaire.