Évolution de la diversité et de l'allogamie dans une population artificielle d'hybrides entre le riz cultivé Oryza sativa L. Et l'espèce sauvage O. Longistaminata A. Chev. Et Rœhr
Institution:
Paris 11Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The possible exploitation for rice breeding of wild and allogamous species Oryza longistaminata is studied. A population of interspecific hybrids, including offsprings from crosses between an Obake plant (a spontaneous hybrid between O. Longistaminata and a indica strain of O. Sativa) and ten upland rice varieties (ssp. Japonica), was renewed for two generations, in open pollination, and studied on morphological and electrophoretical levels. The main features for exploiting the diversity generated by this kind of hybridization, and the possibilities of rapidly restoring the fertility were estimated through a third experiment consisting of twenty lines issued from self fertilization. The introgression of genes from O. Longistaminata into O. Sativa brings about natural intermingling operations on a wide scale. Outcrossing rate, depending on plant fertility and floral characteristics, decreases through generations, as a consequence of the improvement of global fertility. This kind of hybridization generates an important morphological variability, which makes it feasable and interesting to use for rice breeding. If the first generation is strongly marked by some traits of the wild species, an important loss of electromorphs from this species, revealed in second generation, triggered a spontaneous evolution to a more cultivated phenotype. The use of O. Longistaminata as a bridge between the two subspecies indica and japonica is found efficient, on the isozymic level, to improve the recombinations between the two genomes. However, the existence of some associations of morphological traits discriminating the two types tempers this result. After having discussed the interest and limits of using the wild species O. Longistaminata, first as a source of varaibility and then as a bridge between indica and japonica types, the best methods of managing, in such a system, intergenomic recombinations are reviewed.
Abstract FR:
Les possibilités d'utilisation de l'espèce sauvage et allogame Oryza longistaminata, en vue de l'amélioration du riz cultivé, sont étudiées. Une population d'hybrides interspécifiques, composée de descendantss de croisements entre une plante Obake (hybride spontané entre O. Longistaminata et une forme indica d'O. Sativa) et dix variétés de riz pluvial japonica, a été reconduite durant deux générations en fécondation libre, et étudiée au travers de marqueurs morphologiques et isozymiques. Les modalités d'exploitation de la diversité générée par ce type de croisement, et les possibilités de restauration rapide de la fertilité ont été estimées au cours d'un troisième essai comprenant vingt descendances en autofécondation. L'introgression d'O. Sativa par O. Longistaminata permet de réaliser des opérations de brassage naturel à grande échelle. Le taux d'intercroisement, dépendant de la fertilité pollinique des plantes et de leur structure florale, régresse au cours des générations, consécutivement à l'amélioration de la fertilité globale. Ce type d'hybridation induit une importante variabilité morphologique, qu'il est possible, et intéressant, d'exploiter en vue de l'amélioration du riz. Si la première génération est profondément marquée par certaines caractéristiques de l'espèce sauvage, une perte imoortante d'allèles de cette espèce, mise en évidence en seconde génération, s'est traduite par une évolution spontanée vers un phénotype plus cultivé. L'utilisation d'O. Longistaminata comme pivot entre les deux sous-espèces indica et japonica se révèle efficace au niveau isozymique pour améliorer les recombinaisons entre les deux génomes. Cependant, certaines associations de caractères morphologiques, discriminants les deux types, viennent atténuer la portée de ce résultat. Après avoir discuté l'intérêt et les limites de l'utilisation de l'espèce sauvage O. Longistaminata, en tant que source de variabilité d'une part, et comme pivot entre les formes indica et japonica d'autre part, les méthodes permettant de gérer au mieux les recombinaisons intergénomiques, dans un tel système, sont envisagées.