Biologie de population d'un vértébré phytophage introduit, le lapin (Oryctolagus cuniculus) dans les îles subantarctiques de Kerguelen
Institution:
Rennes 1Disciplines:
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Le lapin a été introduit dans l'archipel subantarctique de Kerguelen en 1874 sous sa forme domestique. Nous avons mis en évidence une forte hétérogénéité génétique et morphologique entre populations qui témoigne des effets fondateurs liés à des introductions multiples et d'un flux génique restreint entre les populations actuelles. Les contraintes environnementales des milieux subantarctiques sont susceptibles d'avoir induit d'importantes pressions sélectives affectant différents traits d'histoire naturelle des populations. L'adaptation d'un organisme à ces contraintes passe par l'utilisation de budgets temps et énergie limités et dès lors l'optimisation des stratégies d'acquisition de la nourriture est primordiale. Nous montrons que le lapin recourt à une stratégie de spécialiste en été et bascule vers une stratégie de généraliste en période de faible disponibilité. L'étude comparative de quatre populations, très homogènes sur le plan génétique, confrontées à des conditions écologiques différant essentiellement par la nature des ressources trophiques, permet d'apprécier le rôle de l'alimentation sur la biologie des populations. Ce facteur effecte la condition physique et la mortalité des jeunes, laquelle prend certeines années un caractère catastrophique sur les sites les plus contraignants. La réduction de la qualité de l'alimentation se manifeste par un retard du début de la saison de reproduction, une maturité sexuelle différée, une réduction de la taille des portées et du taux de gravidité, éléments affectant finalement la natalité, une des plus faibles chez l'espèce. Dans l'archipel de Kerguelen, cette faible natalité, observée par ailleurs chez de nombreuses populations de vértébrés insulaires, est étroitement dépendante du facteur trophique