Abstract FR:

Les travaux effectués entre 1984 et 1988 tentent de caractériser la dynamique des stratégies de co-existence prédateur-proies à partir du suivi régulier et simultané de 12 sites différents. Ces travaux montrent que le putois présente d'importantes variations de son régime alimentaire composé pour l'essentiel de surmulots, de micro-rongeurs et d'amphibiens. Cette dernière catégorie est surtout représentée au printemps. Les fluctuations saisonnières témoignent d'une synchronie remarquable entre l'exploitation des ressources et leur disponibilité dans le milieu. La plasticité du comportement prédateur est aussi mise en évidence par la variabilité de l'alimentation selon le site. Les domaines vitaux couvrent une cinquantaine d'hectares exploités de manière très sélective qui se traduit par une fréquentation intensive de secteurs à haute valeur trophique, notamment les haies et les marais. La femelle nourrit ses jeunes de proies présentant le meilleur bilan énergétique sans que ce nourrissage spécialisé n'induise par la suite une forme de dépendance. L'existence à chacun des niveaux étudiés de liaisons multiples illustre la plasticité du comportement prédateur du putois. L'exploitation de ressources soudainement disponibles et localement abondantes entraine une rotation de l'utilisation du domaine vital et le développement d'une tactique de spécialisations successives qui traduit un opportunisme remarquable