thesis

Effets de l'ypérite (gaz moutarde) sur le système respiratoire après administration par voie aérienne : études in vitro et in vivo

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Jan. 1, 1993

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Institution:

Paris 5

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L'ypérite est un agent vésicant utilisé comme arme chimique. Les cibles principales du toxique sont les épithéliums : cutanés, oculaires et respiratoires. Cette étude s'attache à décrire les effets du toxique administré par voie aérienne sur les différents niveaux du tractus respiratoire. Les effets sur la trachée ont d'abord été étudiées sur un modèle de culture primaire d'explants de trachées de lapins permettant la mesure de la fréquence de battements ciliaires (FBC). Dans une gamme de 10-4 à 10-2M, l'ypérite n'induit pas de ralentissement de la FBC. Le seul effet observé est un arrêt brutal des battements ciliaires, signant plus une cytotoxicité qu'une ciliotoxicité. Cette cytotoxicité s'exprime par un arrêt de la croissance cellulaire à la dose de 10-4 M et par une desquamation à la dose de 10-3M. La desquamation n'est pas prévenue par l'adjonction préventive de glutathion dans le milieu de culture. La toxicité trachéale a été confirmée lors d'une étude sur trachée isolée de lapins préalablement intoxiqués par administration intranasale de 0,1 ou 0,5 mg / kg d'ypérite 4 h ou 24h avant le prélèvement. La FBC n'est pas modifiée tandis que l'étude histologique révèle des lésions de desquamation de l'épithélium et des infiltrats inflammatoires focalisés. Un modèle hémodynamique in vivo a ensuite été utilisé pour rechercher les effets pulmonaires de l'ypérite. En respiration spontanée, l'instillation de 50 mg / kg d'ypérite induit une hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et une sévère hypoxémie. Les examens histologiques montrent une atteinte hémorragique focalisée du parenchyme. En ventilation assistée (air ambiant + PEEP), l'HTAP et les lésions histologiques sont diminuées mais pas l'hypoxémie. On observe par ailleurs une augmentation des pressions de fin d'insufflation. Ni les mesures d'eau extravasculaire, ni l'analyse des lavages bronchoalvéolaires ne permettent de suspecter une modification de la perméabilité pulmonaire. Administrée par voie aérienne, l'ypérite prend pour cible les épithéliums trachéaux et bronchiques, sans modifier la perméabilité pulmonaire.