thesis

Du « Grand Renferment » au Grand Débarquement : analyse discursive du glissement de la psychiatrie vers la santé mentale à travers l’étude des représentations du « fou », du « malade mental » et du « dépressif »

Defense date:

Dec. 19, 2019

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Abstract EN:

Embedded in the field of Information and Communication Sciences, making use of Michel Foucault’s influential work on Discourse and “Power/Knowledge”, this PhD research calls into question the political, social and media treatment of mental disorders which has been renewed by the switch from Psychiatry to Mental Health. The advent of the “mental-health user – citizen”, which can only occur through a new discursive path, needs to take into account the legacy of social representations that affect people living with a mental health condition. This PhD research has elaborated an a posteriori pluri-methodology for the study of social representations of the “Mad”, the “Mentally-ill” and the “Depressed”. Its aim is to examine the hypothesis of a new intelligibility of “madness” through a constructive comparison between the results of a public health survey called “Mental Health in the General Population : images and realities” and the findings of a quantitative and qualitative analysis of three hundred press articles published in the French newspaper Le Monde in either 2005 or 2015. Even if the public health survey results conclude that the “Mad” is confined in the Otherness held back by the Psychiatric “Power/Knowledge” – de facto establishing a close relation with the “Mentally-ill”, the media analysis reveals that “madness” can be an accepted even claimed identity insofar as the medical control and the Psychiatric “Power/Knowledge” ascendency fade away. Thereby, Mental Health can be considered as a new area to which this PhD research gives the name of The Great Landing as to underline that it should be analysed as the antithesis of Michel Foucault’s historical and well-known “Great Confinement”.

Abstract FR:

Ancrée dans le champ des sciences de l’information et de la communication, reposant sur une approche foucaldienne du discours et du « pouvoir-savoir », cette thèse de Doctorat porte sur la question du traitement politico-social et politico-médiatique des troubles psychiques, qui se trouve posée dans des termes nouveaux dans le cadre du glissement de la psychiatrie vers la santé mentale. La détermination des conditions de possibilité discursive de l’avènement de l’ « usager-citoyen » ne peut faire l’économie de la problématique de l’héritage représentationnel des personnes vivant avec un trouble psychique. Cette thèse de Doctorat l’explore à partir d’une pluri-méthodologie a posteriori d’étude des représentations sociales du « fou », du « malade mental » et du « dépressif ». La comparaison dialogique des résultats de l’enquête de santé publique « La santé mentale en population générale : images et réalités » avec ceux d’une étude quantitative et qualitative de trois cents articles du Monde publiés en 2005 ou 2015 permet d’examiner l’hypothèse de l’émergence d’une nouvelle intelligibilité de la « folie ». Si les résultats de l’enquête SMPG contiennent le « fou » dans le champ de l’altérité saisie par l’institution psychiatrique – établissant, de fait, sa très grande proximité avec le « malade mental »- l’analyse de l’inscription médiatique du « fou » montre qu’il peut être une identité revendiquée dans la mesure où s’effacent la caution médicale et l’emprise du « pouvoir-savoir » psychiatrique. Ainsi la santé mentale correspond-t-elle à une nouvelle époque – le Grand Débarquement – qu’il s’agit d’envisager comme antithèse du « Grand Renfermement.