Médias africains et crises sociopolitiques au Cameroun
Institution:
Aix-MarseilleDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
In Cameroon today, the prevailing socio-political political crisis have brought to the forefront new forms of reporting of political and social events centred on a 'violent', 'direct' and 'blunt' description of events which sometimes justifies the suspicion that certain media companies are 'subversive'. Such media houses are 'dissident' or 'resistant' to the established order, while others support the government and are in tandem with the policies and actions of the government in place. In this light, it is clear that there is a dichotomy in the press in Cameroon between those of the public sector or state owned media and those of the private sector which are generally considered as being pro opposition. This division into two opposing camps of the press in Cameroon has the effect of transforming journalists in Cameroon from a mere 'informer' or 'transmission belt' (Rieffel, 2009) to a political actor as well. We shall analyse the media language of the different actors in the socio-political crisis as well as the motivations which constitute the basis of their actions. Our research is centred on the emergence of social issues on to the public domain, their transformation into media events and the role of the media as political actors who participate in the construction of the meaning read into socio-political events in Cameroon by the way they treat information. In other words it is about the manner in which social events are brought to the attention of the public and the manner in which they are treated by the media.
Abstract FR:
L’espace public au Cameroun est marqué par des crises sociopolitiques qui laissent entrevoir de nouvelles formes de médiatisation du politique et du social très axées sur la description violente, directe et brutale des faits qui, parfois font penser à de la subversion de certains médias. Ceux-ci se positionnent souvent comme des dissidents ou des résistants à l’ordre établi d’un côté, tandis que de l’autre, des médias soutiennent l’action gouvernementale et s’inscrivent dans la logique et la pensée du pouvoir en place. Dans cette perspective, les médias au Cameroun se présentent selon une certaine vision dichotomique qui met en présence ceux du service public ou médias d’État, proches du pouvoir, et ceux du secteur privé ou médias privés dits de l’opposition en général. Cette séparation de la presse camerounaise en presse publique et presse privée positionne le journaliste, non plus seulement comme un informateur, parfois discret de l’actualité, ou encore comme une simple courroie de transmission (Rieffel, 2009) de l’information, mais aussi comme un acteur politique à part entière du fait de ses prises de position. Nous analysons les discours médiatiques des acteurs des crises sociopolitiques ainsi que les logiques qui fondent leur action. Notre recherche est axée sur la problématique de l’émergence des questions sociales dans la sphère publique, de leur transformation en événements médiatiques et du rôle des médias qui, comme acteurs politiques et par leur travail de médiatisation, participent, avec d’autres acteurs, à la co-construction du sens des événements dans l’espace public camerounais.