thesis

Journalisme et culture : contribution à l'histoire de la presse culturelle de langue française en Afrique noire : des origines aux indépendances : 1927- 1960

Defense date:

Jan. 1, 1986

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Institution:

Paris 2

Disciplines:

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Abstract FR:

Née dans l'entre-deux-guerres, la presse culturelle a constitué en Afrique noire l'un des facteurs essentiels de sa prise de conscience et de son émancipation. Ses racines les plus profondes plongent dans les deux grands mouvements culturels qu'a connu le monde noir avant-guerre, à savoir le "New Negro" dont Harlem fut le théâtre et la négritude dont Paris fut le berceau. Longtemps cependant, cette presse est demeurée embryonnaire : ensemble les périodes de l'entre-deux-guerres, de la guerre et de l'immédiat après-guerre ne virent naître en Afrique noire française que deux titres culturels : "L'Echo des cercles du Dahomey" et "Islam-A. O. F. ". Mais dès le début des années 1950, alors que l'Afrique s'engage dans le difficile processus de son émancipation politique, cette presse connaît un essor prodigieux grâce notamment à la relative libéralisation de son régime, aux progrès de la scolarisation, aux impératifs culturels qu'imposent l'évangélisation et l'islamisation et à la création d'une multitude de cercles et centres culturels (on en dénombre alors près de 170) dont le but est précisément de promouvoir l'Africain et sa culture. Entre 1950 et 1960, près de 25 revues et bulletins culturels voient le jour, qui se font le support de cette "longue quête" de l'identité africaine. Ils reprennent à leur compte la grande revendication de la négritude à revaloriser le patrimoine culturel nègre et à restaurer l'Afrique noire dans sa dignité. Ils promeuvent véritablement l'art, la littérature et la recherche ethnographique. Certaines publications, telles "ABC Magazine", "Liaison" ou "Savoir pour agir", deviennent même des lieux privilégiés du savoir. Elles contribueront par ce fait même à la formation de toute une génération de gens instruits, ces "évolués" auxquels les autorités coloniales légueront les affaires au moment des indépendances. En 1956, au moment où la Loi-cadre amorce le processus des indépendances en accordant une certaine autonomie aux colonies, la presse culturelle atteint son apogée. Mais cette même année va marquer le début de son déclin. En 1960, lorsqu'avec les indépendances l'Afrique est en quelque sorte remise à elle-même, cette presse ne rassemble plus que 6 titres. Deux d'entre eux seulement continueront à paraître en 1961. Pendant ce temps, la radio connaît sa consécration. Mais dès 1962, l'ampleur des tâches d'alphabétisation, l'impératif de la scolarisation, la nouvelle effervescence littéraire et artistique que connaissent les pays décolonisés et tant d'autres facteurs vont contribuer à faire naître un nouveau journalisme et une nouvelle presse culturelle. Mais ils appartiennent à une autre historie, celle de l'Afrique indépendante.