Abstract FR:

L'hypothèse de départ de cette thèse est que les discours de conseil médiatique ont une force heuristique certaine. Ne sont-ils pas notamment un excellent moyen d'appréhender certaines normes et valeurs d'une société ? Les discours de conseil médiatique et la notion même de conseil n'ayant jamais été l'objet d'analyses approfondies, nous avons eu une approche assez large de notre sujet d'étude. Dans une première partie, nous avons écrit l'histoire des conseils médiatiques du XVIes à nos jours. Au fil des années, le contenu et la forme des conseils médiatiques ont évolué. Durant le XIXes, on est progressivement passé du conseil très marqué par la religion, souvent prodigué par le " mentor ", aux conseils laïcs et pratiques prodigués par le " conseiller ", conseils dans lesquels la morale occupe encore une place importante. Puis, durant la seconde moitié du XXème, la morale disparaît de la presse de conseil. Un ton nouveau s'impose. Les conseillers médiatiques descendent de leur piédestal et semblent ne plus oser se qualifier de " conseillers ". Dans une deuxième partie, en nous basant sur des approches pragmatiques, philosophiques, rhétoriques, sémiologiques et sociologiques, nous avons défini le plus précisément possible la notion de conseil, l'acte de conseiller, et tenté de cerner les questions posées par cette notion. Le conseil est un acte de langage bien particulier. C'est un directif altruiste qui ne laisse jamais indifférents les philosophes s'y intéressant. Certains le louent, d'autres s'en méfient. Dans une troisième partie, en nous appuyant essentiellement sur l'étude d'un corpus de titres de la presse magazine de conseil contemporaine, nous avons dressé le portrait de l'" homme idéal de l'an 2000 ". Il apparaît que certaines des normes et valeurs promues par la presse de conseil contemporaine sont contradictoires. D'un côté, la recherche du plaisir, du bonheur, d'un état euphorique est vantée. D'un autre, il est conseillé de tout contrôler, de tout calculer.