Abstract FR:

La reflexion sur le "pouvoir" des (et par les) medias en tunisie implique l'observation et l'analyse des rapports entre les diverses composantes du systeme de communication, en interaction avec le systeme social global. La communication est ici consideree comme un processus de transactions de l'information, qui obeit a des normes institutionnelles, non institutionnelles, voire antiinstitutionnelles. C'est un phenomene (psycho) social total revelant les modes d'articulation des divers elements appartenant au microcosme (media) et au macrocosme (l'environnement des medias). Cette entreprise est stimulee d'une facon decisive par la confrontation des theories au contexte des medias dans une societe en mutation. Cependant, l'observation du processus de regulation des medias n'est pas uniquement un raisonnement empirique se degageant naturellement du simple contact avec les "acteurs de la communication"; elle part aussi d'une somme de suppositions et de prejuges sur le mode de mise en relation des acteurs sociaux qu'il a fallu evaluer, moduler voire detruire afin d'identifier les elements-clefs, necessaires a reconstruire un ensemble d'hypotheses, pertinentes et coherentes, autour de la problematique du "pouvoir mediatise". En effet, les differents medias etudies (radio, television et presse) assurent normalement la stabilite du "grand systeme" : leur role est de veiller a ce que l'information-energie soit diffuse dans le tissu social, en entier. Or, dans un systeme ou ces medias, dominants, sont dependants d'un pouvoir (quelle qu'en soit d'ailleurs la forme), les rapports d'echanges de l'information deviennent complexes : l'action de communication est determinee par une multitude de logique dont la logique humaine et la logique du systeme.