Donner la mort : la mort un objet socio-anthropologique
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Bordeaux 3Disciplines:
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L' imaginaire de la mort en Occident est un outil de réflexion qui nous permet d'appréhender la mort comme "idée". Impensée, la mort n'est pas impensable, elle ne cesse de révéler son contenu, son "objet", dans les images qui perdurent et s'enrichissent sans cesse en fonction de l'évolution culturelle et sociale de la société occidentale. Louis-Vincent Thomas nous montre que la mort est aujourd'hui déniée, rejetée du social. C'est le déni qui rend la mort insignifiante et insignifiable. Avec l'évolution des techniques médicales, on ne meurt plus si facilement de mort, on peut rester enfermé dans des états intermédiaires qui sont pires que la mort. La mort est devenue mauvaise mort, surtout si elle ne tue pas vraiment. C'est pourquoi les revendications portent sur une mort certaine qui n'est plus seulement mais "meurtre de soi". Entre euthanasie et meurtre, le "tuer" se fait don de la mort, on se donne une mort certaine, en anticipant de mourir. Le don est de fait, recherche d'un sens pour signifier un événement, une expérience dont la signification se perd. La nécessité de signifier la mort est une revendication des vivants qui ont besoin pour se savoir en vie, de reconnaitre un autre état, celui de mort, bien distinct de celui du vivant. L'enjeu de la relation entre les morts et les vivants, c'est la mémoire. Les morts ont une fonction sociale, ils perdurent dans la mémoire des vivants, pour enraciner le sens de ce qui a été. Pour que cette survivance soit possible, il faut qu'ils meurent bien, d'une mort qui soit mémorisable. Le don de la mort est là, il montre que les images de la mort ont une fonction, différencier les deux états en les signifiant.