Abstract EN:

Nos sociétés contemporaines connaissent des profondes mutations, liées, d’une part, à l’omniprésence des TIC ; et d’autre part, à l’hyper-proximité des corps dans la ville qui génère ce que nous nommons de l’érotique : cette dimension qui déborde de l’érotisme. Notre rapport au monde s’en trouve ainsi bouleversé. La mise en image – érotique – du monde urbain affecte la constitution même des lieux et notre perçu intime de l’autre. Mais l’enjeu ne consiste pas seulement à interroger les modalités de ces changements qui sont à l’ouvrage dans l’espace social mais les perceptions elles-mêmes. En effet, celles-ci sont aujourd’hui à redéfinir ou tout du moins à questionner, sous l’angle de l’intime urbain. Les turbulences qui affectent nos perceptions génèrent des distorsions dans notre rapport au réel et à l’autre. Les modalités de ces perturbations peuvent être de l’ordre d’une collision, d’un « clash » ou encore du « troublant ». La force, l’impact et parfois même la violence de ces turbulences nécessitent pour l’individu d’inventer des dé-liaisons, voire même de dé-lire son rapport au monde. Il ne s’agit pas de considérer ces a-perceptions comme des tentatives d’échapper au réel, à l’image d’un repli dans une bulle imaginaire, mais plutôt comme l’exploration créative de nouveaux agencements au réel et à l’autre. Il s’agit de repérer comment se mettent en place ces « nouvelles configurations communicationnelles » dans des spatialités urbaines telles que les transports en commun, l’habitat. Ce sont ces dispositifs de « mises en communication » de l’ordre du sensible que nous nous proposons d’interroger dans le cadre de cette recherche.