La télévision comme scène de la mémoire de la dictature en Argentine : une étude sur les récits et les représentations de la disparition forcée de personnes
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This study aims to analyze the relationship between television and social memory in Argentina, particularly the memory of the last military dictatorship (1976-1983). This study intends to explain the way in which the disappearance of people is told and represented on Argentinean television. The disappearance of people was the main repressive method of the military regime. Over the years after the dictatorship, this crime produced specific challenges related to memory, among them, the ones related to the representation of that extreme experience. Those challenges were translated into concrete actions associated to "the memory work", and many of them were shown on television. This study aims to explore the television's capacity of constructing stories and representations about an extreme experience by means of the languages and formats which belong to the different television genres. This study consists of three parts. The first one presents the problem of the disappearance and the specific challenges which are related to memory in Argentina. A first description of the representations and accounts which were generated during the dictatorship is also presented in this part. The second part describes the role played by the media, television in particular, in constructing accounts about disappearances, during the first years of the democracy (1984-1986). The third part analyzes the current representations on television about the disappearance of people (the chosen period is from 1995 to 1999). During this period, television takes part with its own language and logic, thus composing a "stage for the memory".
Abstract FR:
Cette recherche porte sur le rapport entre la télévision et la mémoire sociale en Argentine et, notamment, sur la mémoire de la dernière dictature militaire (1976-1983). L'étude rend compte de la manière dont la disparition forcée de personnes a été racontée et représentée à la télévision argentine. La disparition forcée de personnes a été la principale modalité répressive adoptée par ce régime. Dans les années qui ont suivi la dictature, ce crime a été au cœur d'enjeux mémoriels très précis en Argentine, parmi ceux-ci, les enjeux liés à la représentation de cette expérience extrême. Ils se sont traduits par des actions concrètes, liées à ce qui a été appelé le "travail de mémoire", déroulées en grande partie dans l'espace télévisuel. Cette recherche explore la capacité de la télévision à construire des récits et des représentations sur une expérience extrême avec les langages et formats propres aux genres télévisuels d'information. Ce travail comprend trois parties. La première est consacrée à la présentation du problème de la disparition forcée de personnes et aux enjeux spécifiques liés à la mémoire en Argentine. On présente également une première description des représentations et des récits générés durant la dictature. La deuxième partie porte sur le rôle des médias, notamment celui de la télévision, dans la construction des récits sur la disparition, produits durant la transition démocratique (1984-1986). La troisième partie traite des représentations télévisuelles actuelles consacrées à la disparition (la période choisie allant de 1995 à 1999). Durant cette période, la télévision intervient avec ses propres logiques et langages et elle s'érige en "scène de la mémoire".