Les espaces publics universitaires : la participation des étudiants à la délibération universitaire
Institution:
Paris 12Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Taking the point of view of media and information studies, this study about academic deliberation aims to reveal the endogenous phenomenom that may explain the lack of participation of French students in the academic boards. My main hypothesis is that student participation is hampered by the University's institutional set up. While I consider student participation to be part of the legitimization process of the academic government, I rely on Habermas's concept of the "public sphere" in order to critically analyse the academic public debate. As a communicational practice and discursive object, student participation is a crucial problem for the academic public sphere which can be distinguished according to three terrains : academic bodies (students included), nation-state institutions and academic institutions. In each of these fields, deliberation on academic government takes place in certain communicational contexts (essays, journals, official reports, intern journals. . . ). In order to compare the academic public discourses and practice about student participation of 1964 to 1972 and of 1990 to 2006, I analyse this documents and presents the results of participant observation. In this deliberative context, the student representative is confronted with a contradictory imperative namely "to assert yourself with respect".
Abstract FR:
Cette recherche en sciences de l'information et de la communication vise à révéler les phénomènes endogènes à la délibération universitaire qui peuvent expliquer les manques de la participation des étudiants aux conseils centraux des universités françaises. Notre hypothèse centrale est que cette forme de participation étudiante se heurte, au-delà des facteurs socio-culturels, à des logiques institutionnelles. Cette recherche porte sur la participation comme élément constitutif des modes de légitimation internes du "gouvernement universitaire". Dans une perspective critique, nous nous appuyons sur la notion d'espace public développée par J. Habermas pour analyser les modalités du débat public à l'Université. Nous appréhendons la participation des étudiants à la délibération universitaire en tant que pratique sociale et objet du discours. Trois sphère de légitimation structurent l'espace public universitaire : la sphère des corporations, celle des institutions nationales et celle des établissements. Dans chaque sphère, des dispositifs diffusent les opinions sur le devenir et le fonctionnement de l'Université (essais, revues, rapports officiels, journaux internes. . . ). A partir de ces documents et d'une observation des conseils centraux de quatre universités, nous avons établi une analyse de la communication universitaire sur le "bien commun" universitaire et repéré les éléments (arguments et représentations) d'un discours commun autour de notre objet (de 1964 à 1972 et dans les années 1990-2000). L'imaginaire politique universitaire place la participation des étudiants (dans le discours et la pratique) face à une injonction contradictoire : "s'imposer avec respect".