Le patrimoine technique : enjeux et perspectives d'un patrimoine en cours de constitution
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Abstract EN:
Technical heritage is part of heritages in progress. As any cultural heritage, the objects it is made up are going through a development process, providing them with a special value and an opportunity to be preserved. We call it “patrimonialisation” (the making of heritage). This way, they become semiotic objects, signs of de gestes (Pomian, 1990); losing their status of “useful object” as well as their economic value, and getting a symbolic nature for a while. Yet technical heritage tries to stand out from other cultural heritages, but it is not easy to integrate it as an artistic heritage; making no sense and keeping “bad” image (part of dirty and bulky objects, result of daily productive societies, material and immaterial elements of all human society). Although technical heritage could find a kind of recognition through French cultural institutions such as museums and academic schools but also through new and “modern” institutions, more interested in profits and technological innovation. In that sense, it is questioning the concept and basics of "patrimonialisation" as studied in Information and Communication Sciences. Firstly, using a multidisciplinary approach, this research introduces the notion of technical heritage, which is not clearly defined by cultural actors. Secondly, from this definition and through qualitative inquiries process worked out and implemented in around thirty settings, we will see stakes, difficulties and perspectives technical heritage in terms of economic innovation and cultural projects management
Abstract FR:
Le patrimoine technique fait partie des patrimoines en cours de constitution. Comme tout patrimoine culturel, les objets qui le composent subissent un processus de valorisation qui leur confère une valeur singulière et les rend surtout dignes d’être conservés : c’est ce qu’on appelle la patrimonialisation. Cessant d’être des objets utiles, ils deviennent des sémiophores, signes de discours et de gestes (Pomian, 1990). En cela, il perdent leur valeur économique et en recouvrent une seconde, à caractère symbolique. Pourtant, moins légitime que le patrimoine artistique, issu du quotidien des sociétés productives, longtemps indigne d’être pensé, en partie composé d’objets sales et encombrants, constitué d’éléments matériels et immatériels présents dans toute société humaine, le patrimoine technique tend à se distinguer d’autres patrimoines culturels. Certes, il trouve une forme de reconnaissance par l’intermédiaire des institutions culturelles françaises "classiques" – comme peuvent l’être les musées et les conservatoires – mais il donne également lieu à de nouveaux établissements, plus soucieux de rentabilité économique et d’innovation technologique. En cela, il questionne la notion et les principes fondateurs de la patrimonialisation telle qu’elle est étudiée en Sciences de l’Information et de la Communication. Cette recherche, propose, dans un premier temps et par une approche pluridisciplinaire, de définir la notion même de patrimoine technique, notion encore mal délimitée par une majorité d’acteurs culturels. Dans un second temps, partant de cette définition, un processus d’enquête qualitative élaboré et mis en œuvre dans une trentaine de sites, tend à révéler les enjeux, les difficultés et les perspectives du patrimoine technique en matière d’innovation économique et de gestion de projet culturel. Cependant, le patrimoine technique, dès lors qu’il réussit à être célébré et reconnu, court aussitôt un risque de dépatrimonialisation, en recouvrant une plus-value qui peut redevenir économiquement exploitable