La presse française et la médiatisation des enjeux de la guerre froide dans l’information sportive (1946-1956)
Institution:
Paris 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The purpose of this thesis is to study the influence of the Cold War on sports coverage in the French national daily press with respect to the 1952 Helsinki Olympic Gamed and the 1956 Games in Melbourne. The studies of coverage reflects the passage of sports from a leisure activity to popular show and sports reportage. It highlights the role played by the sport press, Le Vélo, L’Auto, and subsequent to, after the First World War, by the general press, Paris-Soir especially, in the nature of sports reportage fashioning. Although it claimed to the free from political bias, sports reportage on occasion reflects on explicit political bent, particularly after the First Word War and in the thirties, when sports events became part of the propaganda of totalitarian regimes. The second part of the thesis describes the context of the Cold War: political, ideological, sport and ramifications for the french press. One of the major explanations of the resilience of the myth of the lack of political bias lies in the sports reporters themselves. The socio-historical approach brings to light the logics, internal and external, a comparatively smale and stable community recruited among people close to milieux of sportmen and women: the idiosyncrasies and proximity of the journalists to the world of sports, affects their journalistic practise. The case studies illustrate how, under specific circumstances (the Korean War, the Budapest crisis), an understanding of a sport event may emerge, through the choice of special correspondents, the level at which the information is elaborated (on the spot or at the paper’s headquarters), the use of journalistic techniques drawn from a vast thesaurus of representations alien to the field of sports, but integrated into the mythology of sport.
Abstract FR:
L’objectif de cette thèse est d’étudier l’influence de la guerre froide sur l’information sportive produite par la presse quotidienne nationale à l’occasion des Jeux de 1952 et des Jeux de 1956. L’approche par les conditions historiques qui ont présidé à l’élaboration de l’information sportive souligne la consubstantialité entre les transformations du sport d’une activité de loisirs en spectacle populaire et l’information sportive. Elle met en valeur le rôle décisif joué par la presse sportive, Le Vélo puis L’Auto, relayé après la Première Guerre mondiale par la presse d’informations générales, en particulier Paris-Soir, pour fixer la spécificité de l’information sportive. Bien que se définissant comme une information apolitique, l’information sportive laisse apparaître des cas de politisation explicite, notamment après la Première Guerre mondiale et surtout dans les années 1930 lorsque les compétitions entrent dans les visées propagandistes des régimes totalitaires. La deuxième partie tente de décrire les dimensions qu’a revêtues la guerre froide en s’attachant à présenter la guerre froide comme un idéaltype décliné sur le plan politique et idéologique, sportif et français. L’étude met en lumière la chronologie et les interprétations de cette période en la confrontant au sport. L’une des explications majeures de la résistance du mythe de l’apolitisme tient aux caractéristiques des journalistes sportifs. L’approche socio-historique met en lumière les logiques internes et externes partagées par une communauté relativement étroite et stable, proche par son recrutement du milieu sportif, qui, par ses propriétés et sa proximité avec le champ sportif, partage avec des nuances un habitus qui pèse sur les pratiques journalistiques. L’étude de cas illustre combien dans des circonstances spécifiques (Guerre de Corée, crise de Budapest), une mise en intelligibilité de l’événement peut apparaître par le choix des envoyés spéciaux, par le niveau où s’élabore l’information (sur le théâtre sportif / au siège) et enfin par la mobilisation des techniques journalistiques qui puisent dans un vaste répertoire de représentations étrangères au sport et intégrées à la mythologie sportive.