thesis

L' exposition des savoirs dans l'art contemporain : les formes de mobilisation des sciences humaines dans l'institution de l'art contemporain comme champ et comme formation discursive

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

This research aims to understand how the field of contemporary art autonomizing and institutionalizing mobilises knowledge (categories, proposals, devices) developed in an other area, that of humanities. The central issue of the thesis concerns the conditions of reception, representation and use of this knowledge. In order to analyze the forms of its appropriation, an empirical material has been established in various ways: it mainly consists of a series of artists’ biographies, in-situ observation in an art centre, compilation and quantitative processing of databases, a corpus of discourses produced in and out art institutions and texts having circulated at ten exhibitions. The content analysis of this later corpus allows the description of a presence and regular representations of Human Sciences (concepts, authors, subjects…), which testify that the mobilization of exogenous speech is underpinned by collective criteria. A characterisation of the institutional and enunciative practices of contemporary art exhibition had been made beforehand, in order to build and contextualize this corpus. Thus, the exhibitions can be located in a discursive space made of common rules and references, but also in a social space (depending on the trajectory and recognition of artists and institutions). Beyond the mere description, this approach allows the analysis of different types of use of the humanities, more or less rhetorical, legitimizing, rigorous; the variations in uses depend particularly on the purpose of the exhibitions, which can be mainly aimed to “audience” or to “the artists”.

Abstract FR:

Cette recherche vise à comprendre la façon dont le champ de l’art contemporain s’autonomisant et s’institutionnalisant mobilise les savoirs (catégories, propositions, dispositifs) développés dans un autre domaine, celui des sciences humaines. C’est la question des conditions de réception, de représentation et d’usage de ces savoirs qui est au centre de la thèse. Le matériau empirique constitué pour l’analyse des formes d’appropriation est de plusieurs ordres, et consiste principalement en une série de biographies d’artistes, une observation in situ du fonctionnement d’un centre d’art, la compilation et le traitement quantitatif de bases de données, un ensemble de discours produits dans et hors des institutions artistiques, des textes circulant à l’occasion de dix expositions. L’analyse de contenu de ce dernier corpus permet de décrire une présence et des représentations régulières des sciences humaines (concepts, auteurs, disciplines…), ce qui atteste que la mobilisation de discours exogènes est sous-tendue par des critères collectifs. Pour constituer et contextualiser ce corpus, une caractérisation des pratiques institutionnelles et énonciatives des expositions d’art contemporain a été opérée au préalable. Ainsi, les expositions peuvent être situées dans un espace discursif fait de règles et de références communes, mais aussi dans un espace social (selon la trajectoire et la reconnaissance du lieu d’exposition et de l’artiste). Au-delà de la description, cette démarche permet l’analyse des différents types d’usage des sciences humaines, plus ou moins rhétorique, légitimant, rigoureux, notamment selon que l’exposition s’adresse en priorité « au public » ou « aux artistes ».