Télévision et communication électorale : la construction de l'image d'éligibilité des présidentiables de 1995
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
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Abstract FR:
L'amenuisement des clivages politiques traditionnels a profondément] bouleversé les conditions de victoire électorale et les processus de composition de l'image politique, en particulier lors des élections présidentielles de 1995. Tout laisse penser que l'image d'éligibilité se construit sur des signes qui fonctionnent comme de véritables armes dans le champ électoral. En interpellant l'opinion par l'intermédiaire de signes, les grands candidats s'efforcent de coller d'aussi près que possible à un profil symbolique et syncrétique. Pour y correspondre, Édouard Balladur, Jacques Chirac et Lionel Jospin cherchent à frapper les cœurs et les esprits. C'est du moins ce que parait révéler l'étude des scénographies et des discours à la télévision. Mais les postulants à la magistrature suprême doivent aussi résister aux assauts de l'information. La grammaire du petit écran est en effet le siège de deux constructions, rivales : celle du politique et celle du journaliste. Dans ce contexte, la « belle image » se fonde sur des normes comportementales et verbales à la fois précises et vacillantes car sur le parcours fléché vers l'Élysée chaque apparition, chaque geste a un sens, chaque mot un contenu. Pour des raisons d'audience, la télévision, source d'informations privilégiée des électeurs seconde les candidats dans leur entreprise de séduction. Marqués par cette logique, programmes, d'une part, et présidentiables, d'autre part, font litière des débats purement idéologiques pour offrir une lecture charismatique de l'enjeu électoral.