La construction sociale des risques majeurs et de la crise à la télévision : quelle participation à l'élaboration d'une culture de sécurité ?
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
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Abstract FR:
Thèmes à forte résonance politique et sociale depuis les années quatre-vingt, le risque majeur et la crise questionnent la capacité d'une société à définir des objectifs collectifs et à réunir les individus autour d'une cause commune de sécurité. Les divergences socioculturelles des acteurs impliqués dans la gestion des crises imposent de penser la sécurité de manière globale soit de définir des référents, des normes et des valeurs partageables. Historiquement construite autour de référents techniques et opérationnels destinés aux professionnels de l'urgence, la culture de sécurité dévoile ses limites. Alors que la crise interroge le fonctionnement du système démocratique, remet en question les processus d'information des populations sur les dangers qui les menacent et de participation des citoyens au choix de société, elle est insuffisamment globale et manque d'envergure collective. La télévision qui socialise et politise la crise, présente dès lors des enjeux. En réunissant sur des mêmes scènes l'ensemble des acteurs sociaux (représentant d'entreprise et de la société civile, politique, citoyen, experts, secouristes) certains débats télévisés, reportages et documentaires construisent une vision de la culture de sécurité autre que technique. Mais, les règles cloisonnantes qui président à l'organisation des débats, à la construction des discours et à la représentation des rôles sociaux restreignent sa portée collective. Figures de la défense des intérêts particuliers, des relations conflictuelles, d'un dialogue social stérile, d'un citoyen-victime non politisé et de politiques désunis, les émissions travaillent l'éclatement social. Si l'espace social est bien visible, les questions sociopolitiques ne sont qu'effleurées. En l'absence de représentations relatives à un projet politique et à une cohésion sociale, la culture de sécurité n'est pas fédératrice. Toutefois ces émissions ne sauraient être tenues pour responsables d'un problème de société plus profond.