Protection du greffon cardiaque : influence de l'hypothermie et des immunosuppresseurs sur la tolérance des cardiomyocytes soumis à une ischémie-reperfusion simulée
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La transplantation cardiaque est le dernier recours en cas de pathologies cardiaques en phase terminale. L'hypothermie est utilisée pour protéger le greffon cardiaque lors d esa conservation et les immunosuppresseurs sont administrés pour prévenir le rejet du greffon, après transplantation. Toutefois, les actions respectives de ces facteurs sur le myocarde lui-même restent méconnues. Le but de ce travail a donc consisté à analyser les effets de l'hypothermie, de la cyclosporine A (CsA) et du mycophénolate mofétil (MMF) sur des cardiomyocytes (CM) de rat en culture en conditions basales et en ischémie-reperfusion simulée in vitro. L'hypothermie exerce, pendant une ischémie simulée (IS) irréversible, un effet bénéfique sur les CM vis à vis des altérations ischémiques, alors que cet effet n'est pas observé quand l'hypothermie précède l'IS. Cet effet est confirmé par l'évaluation de la viabilité cellulaire par le bleu de méthylène. Les techniques de reverse transcriptase-polymerase chain reaction (RT-PCR) et western blotting ont mis en évidence une production d'ARNm de protéines de choc thermique (HSP70) pendant une phase de réchauffement succédant à une hypothermie associée ou non à une IS. Cette production d'ARNm est de plus proportionnelle à la durée d'exposition des CM à l'hypothermie. Dans les conditions physiologiques, la CsA et le MMF ne perturbent pas les activités électriques et contractiles spontanées des cellules. Par contre, dans le modèle in vitro d'IS, la CsA et à moindre degré le MMF protège les CM des dommages ischémiques , quand ces molécules sont appliquées avant le stres ischémique. La CsA a également un effet bénéfique en début de réoxygénation post-ischémique, mais aucune amélioration n'est observée en cours de réoxygénation succédant à une IS normothermique de 2,5 h ou hypothermique de 4h. Les marqueurs biochimiques , tels que la libération de LDH et la viabilité mitochondriale des cellules, révèlent une action bénéfique de la CsA, quand la molécule est appliquée avant l'IS. En référence aux mêmes marqueurs, l'effet béńéfique du MMF est obtenue uniquement par addition en début de réoxygénation. Une étude préliminaire suggère que l'action bénéfique du MMF en début de réoxygénation repose sur l'inhibition de l'inosine monophosphate déshydrogénase, impliquée dans la synthèse de novo des nucléotides. En revanche, l'association MMF et CsA n'a aucune influence protectrice contre une IS. Une aggravation de la dysfonction mitochondriale est observée quand le mélange MMF+CsA est appliquée avant une IS, alors qu'aucune amélioration de cette même fonction est observée après addition du mélange en début de réoxygénation post-ischémique. En résumé, dans ce modèle de CM isolés, l'hypothermie a un effet bénéfique en phase ischémique, avec une mise en jeu des HSP70. La CsA et le MMF ont un effet cytoprotecteur vis à vis des altérations ischémiques quand ils sont administrés avant une IS ou en début de réoxygénationpost-ischémique. En revanche ces deux molécules n'ont pas d'effet additif. L'effet bénéfique de la CsA passerait par une action mitochondriale, alors que le MMF aurait une action inhibitrice enzymatique de la voie de synthèse de novo des nucléotides.