thesis

L' Evolution de la presse quotidienne au Sénégal : "Paris-Dakar" (1937-1961) : "Dakar-Matin" (1961-1970)

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Jan. 1, 1991

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Paris 2

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La presse quotidienne est née au Sénégal sous la colonisation. C'est en effet, en 1937, qu'un Français du nom de Charles de Breteuil y fonda le quotidien "Paris-Dakar". Avec l'accession du Sénégal à la souveraineté international en 1960, le journal change de nom et devient "Dakar-Matin" en 1961. L'objet de notre travail est une étude de presse de ces 2 titres. Notre démarche s'inspire des travaux du Professeur Pierre Albert qui font autorité dans ce domaine. Il s'agit d'une "réflexion sur les fonctions de l'information, sur les techniques du journalisme et sur les structures" de ces deux titres. Notre étude comporte deux grandes parties axées chacune sur un des 2 titres. Dans la première, nous exposons brièvement l'histoire de la presse sénégalaise, de ses balbutiements qui datent de la fin du 19e siècle aux années 30 marquées par une prolifération de gazettes. Années qui coincident avec le lancement du périodique "Paris-Dakar" (1933). Après avoir décrit le contexte politique dans lequel nait le quotidien en 1937, nous parlons du fondateur Charles de Breteuil. Ensuite, à l'aide d'une chronologie, nous avons subdivisé la vie du journal en quatre épisodes : 1937-1939 (les années d'expérimentation), 1940-1945 (les années difficiles), 1946-1949 (la renaissance), 1950-1960 (les Dix Glorieuses). Dans la deuxième partie consacrée à "Dakar-Matin", nous examinons également le contexte politique et les nouvelles données de l'information dans lesquels évolue ce titre, ses caratéristiques et ses tendances fortement influencées pendant les deux premières années par la rivalité politique au sommet de l'Etat sénégalais. Enfin, nous faisons une brève présentation du quotidien gouvernemental qui prend la succession de "Dakar-Matin" en mai 1970. Le quotidien "Paris-Dakar" qui a fonctionné d'abord comme un hebdomadaire pui bi-hebdomadaire entre 1933 et 1937, est au début un journal fait avant tout pour les Français des colonies de l'Afrique occidentale française (AOF) et particulièrement du Sénégal. L'essentiel de son contenu reflète la vie politique, économique, sociale de la métropole. Il donne également un écho de l'actualité des colonies françaises. On peut dire que c'est un journal en avance sur son temps, dans la mesure où il ressemble beaucoup au plan de la forme à ce qui se fait en France métropolitaine. En effet, ce quotidien copie pour ne pas dire "tropicalisé" avec plus ou moins de bonheur la formule du grand quotidien parisien "Paris-Soir" qui connaît alors un énorme succès avec ses pages illustrées et l'accent mis sur les faits divers et les informations sportives. Un accord lie les deux journaux et "Paris-Dakar" reprend les photos et quelques articles de "Paris-Soir" et d'autres journaux parisiens. Lorsque la guerre éclate en 1939, "Paris-Dakar" est pratiquement le seul journal du Sénégal qui traverse le conflit sans cesser de paraître, même si en raison du rationnement du papier, il est obligé de réduire sensiblement sa pagination et son format. Il ouvre largement ses colonnes aux autorités qui représentent Vichy à Dakar consacré capitale de l'empire colonial français en Afrique noire. Mais lorsqu'il apparaît que le sort de la guerre est scellé à partir de 1942, le journal se range vite dans le sens des thèses de la France libre. A la fin de la guerre, "Paris-Dakar" ne connaît pas les problèmes de ce qu'on a appelé "la presse indigne" en France. De 1946 à 1949, il se refait une santé. Les années 50 sont fastes pour lui, il atteint des tirages de record. A la base de ces tirages, les événements politiques qui préfigurent déjà l'émancipation politique du Sénégal mais également le fait que le journal ouvre ses colonne saux autochtones. D'une manière générale, si pendant cette période charnière de l'historie politique du Sénégal, le journal n'a pas cherché à exercer une influence directe, sa façon d'exposer les problèmes est loin d'être neutre. Charles de Breteuil meurt en 1960, son fils Michel de Breteuil qui lui succède poère le changement de nom du titre. "Paris-Dakar" devient "Dakar-Matin". C'est un changement radical de situation, avec le nouveau contexte politique, on assiste à une nouvelle donne sur le plan de l'information. Paradoxalement, au Sénégal comme un peu partout en Afrique, l'indépendance a engendré un système d'information autoritaire qui fait disparaître beaucoup de journaux qui avaient osé garder un esprit critique. "Dakar-Matin" en situation de quasi-monopole sur le marché sénégalais ne se développe pas pour autant. Il marque même un recul par rapport à "Paris-Dakar" dans son tirage pendant ses deux premières années. La vie du deuxième quotidien du Sénégal est assez tourmentée. En 1966, les autorités sénégalaises envisagent la création de leur propre quotidien. Dans un pays où les conditions de fonctionnement de deux quotidiens ne sont pas envisageables, la disparition de "Dakar-Matin" était inscrite dans les faits. De 1966 à 1970, période qui sépare l'annonce et le lancement du quotidien gouvernemental, "Dakar-Matin" piétine. Déjà, la mainmise officielle sur la fonction éditoriale du journal est sans équivoque. Le 20 mai 1970, le régime de Senghor lance son quotidien "Le Soleil". Ainsi prenait fin l'ère de la famille de Breteuil sur la presse quotidienne du Sénégal.