Abstract FR:

Les "réseaux informels de la communication en milieu urbain camerounais", objet de la présente thèse, regroupent un ensemble de lieux, de vecteurs, et de supports à travers lesquels le citadin accède à l'information, et auxquels il a recours dans ses échanges quotidiens, à côté des médias modernes, radio, télévision, journaux, téléphone, etc. Ils sont nés de la nécessité pour le citadin de recréer en quelque sorte son village en ville, et d'échapper à la marginalité à laquelle le mode de vie urbain, semble le vouer. Les villes africaines sont en effet bipolaires avec d'une part, un "centre" où tout se décide, et une élite qui décide tout, et d'autre part une "périphérie" totalement en marge de la ville agissante. Les réseaux informels de la communication sont donc des cadres qui permettent au citadin de prendre activement part à la vie de la cité, car ils sont des points d'intersection entre une élite qui veut descendre vers la masse dépositaire de la tradition, et la masse qui tend à s'élever pour atteindre la modernité. Les lieux de communication sont ceux où les rencontres sont plus régulières, et les échanges plus nombreux. C'est là que les informations sont obtenues, grâce au jeu des alliances amicales, tribales ou autres. Les vecteurs sont les supports dont a besoin la communication pour s'exprimer. Ils conditionnent les échanges, et sont parfois de véritables médias, à l'exemple de la chanson. Les moyens utilisées dans ces réseaux qui naissent spontanément, sont essentiellement traditionnels lorsqu'il ne participent par de la rumeur, média bâtard, qui s'est développé avec l'arrivée des mas-médias modernes. Cette thèse traite également de la lecture ethniques des journaux qui traduit le souci du citadin de ne pas se couper de sa souche tribale, de son village d'origine. Le recours à la tribu revêt beaucoup d'importance, surtout dans le domaine politique où s'affrontent non plus des partis avec des programmes sociaux précis et élaborés, mais des chefs de clan.