thesis

La politique de la lutte contre les discriminations à l’épreuve de l’action publique au niveau national (France/Pologne) et local (Grenoble/Cracovie) : entre la subjectivité et l’objectivation des expériences discriminatoires

Defense date:

Jan. 24, 2020

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Disciplines:

Abstract EN:

This thesis focuses on answering the following question: why the fight against discrimination, a category of action that has emerged on the political agenda with a strong impetus from the European Union in the late 1990s, becomes an unspeakable and ineffective political object.Starting from the assumption that the seriousness of discrimination results from the fact that it constitutes a test of the ideal of equality of democratic societies, the author mobilizes the sociology of public action and the perspective of sociology experience to analyze the political uses of anti-discrimination schemes by people who consider themselves victims.The central hypothesis of the thesis is that uncertainty is a major factor structuring the experience of discrimination, both at the individual and at the public level, regarding its treatment. The secondary hypothesis opens a reflection on the fragmentation of the field of fight against discrimination, a phenomenon which, according to the author, does not make it possible to reduce the uncertainty that passes through the experiences of discriminated persons and actors involved in this struggle. The sense expressed by the various actors and the many ruptures that mark public action in this area mean that discrimination remains a fuzzy, even unspeakable object.Verification of the heuristic validity of these hypotheses involves two levels of analysis conducted in the thesis.Firstly, the analysis focuses on the European genesis of the LCD driven by the Amsterdam Treaty of 1997 and then moves towards the understanding of the public offers (laws, devices) and the structuring of the field of the struggle against discrimination in France and Poland. To better understand how at the local level, institutional and associative actors take up the issue of equal treatment, the analysis focuses on the systems set up in Grenoble and Krakow.The second dimension is to understand the forms of experience of discrimination and the use of anti-discrimination mechanisms by people who claim to be victims of unequal treatment. The intersection of these two perspectives leads to question the nature of relations that are woven between the people who have experienced discrimination and the public offer addressed to them at the local or national level.

Abstract FR:

Cette thèse s’attache à réponde à la question suivante : pourquoi la lutte contre les discriminations, une catégorie d’action qui s’est imposée sur l’agenda politique avec une forte impulsion de l’Union Européenne à la fin des années 1990, devient un objet politique indicible et inopérant.En partant de présupposé que la gravité de discriminations résulte du fait qu’elles constituent une mise à l’épreuve de l’idéal d’égalité des sociétés démocratiques, l’auteur mobilise la sociologie de l’action publique et la perspective de la sociologie de l’expérience pour analyser les usages politiques de dispositifs de la LCD par les personnes qui se considèrent victimes.L’hypothèse centrale de la thèse porte sur l’incertitude comme facteur majeur qui structure l’expérience de discrimination, aussi bien sur le plan individuel que sur le plan public, relatif à son traitement. L’hypothèse secondaire ouvre une réflexion sur la fragmentation du champ de lutte contre les discriminations, phénomène qui, selon l’auteur, ne permet pas de réduire l’incertitude qui traverse des expériences des personnes discriminées et des acteurs engagés dans cette lutte. Le sens porté par les différents acteurs ainsi que les nombreuses ruptures qui marquent l’action publique en la matière font que la discrimination reste un objet floue, voire indicible.La vérification de la validité heuristique de ces hypothèses implique deux niveaux d’analyses conduites dans la thèse.Dans le premier temps l’analyse porte sur la genèse européenne de la LCD impulsée par le Traité d’Amsterdam du 1997 puis elle s’oriente vers la compréhension des offres publiques (lois, dispositifs) et la structuration du champ de la lutte contre les discriminations en France et en Pologne. Pour mieux saisir comment au niveau local, les acteurs institutionnels et associatifs s’emparent de la problématique de l’égalité de traitement, l’analyse porte sur les dispositifs mis en place à Grenoble et à CracovieLa deuxième dimension traitée est de comprendre les formes d’expérience des discriminations et les usages de dispositifs de la LCD par les personnes qui se disent les victimes de l’inégalité de traitement. Le croisement de ces deux perspectives conduit à interroger la nature de relations qui se tissent entre les personnes qui ont vécu les discriminations et l’offre publique à qui leur a été adressée au niveau local ou national.