Femmes antillaises en France : de l'oppression à l'immigration, de l'impact de l'immigration sur des trajectoires féminines dans la minorité guadeloupéenne et martiniquaise
Institution:
Paris 5Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Since the enactment of the 1974 act which in France put an and to foreign immigration, only the number of migrant women has kept increasing, within the framework of household groupings, and this despite a set of decrees aiming at reducing their effects. At the same time the number of working women has gone up apprecially. Actually, women's participation in economic life is very unever if we compare a generation to another, a wave of immigration to another, a citizenship to another when it does not depend more directly on women's status within the family or on the bulk of their duties particularly for women who are householders. Within this general framework, female West Indian migrants from Guadeloupe and Martinique present some specificities: on the hand because male and female migrations started at the same time, on the other hand because these migrations were fostered by the authorities as soon as political integration of these old colonies was achieved (march 19, 1946). From this day forward, together with the profound changeovers undergone by these new departments in many respects similar to those occuring in France, the conditions for a continuous immigration, for an integration of West Indians into the social organization of the host country and even the conditions for a re-insertion at home have changed. So, by modifying the traditionnal relationship between work and family, women's access to skilled jobs reveals cultural and family tensions in the migration which concur to reproduce the disparities according to "new" economic conditions. Middle class migrations which took place around the two world wars have been replaced by migrations affecting groups living in the economic structure based on plantation nearing disappearance which were prevented from holding salaried jobs because of the quick saturation of the few expanding fields but where new forms of sex discrimination had taken place and which explain female's migrations.
Abstract FR:
Depuis le vote de la loi de 1974 qui vint marquer en France, l'arrêt des migrations étrangères, les effectifs féminins ont, pour ainsi dire, seuls continue a progresser dans le cadre des regroupements familiaux malgré la valse des décrets tendant à en limiter les effets. Conjointement, le taux d'activité des femmes connait une hausse sensible. En réalité, la participation des étrangères a la vie économique apparait très inégale d'une génération, d'une vague, d'une nationalité à l'autre quand elle ne dépend pas plus directement du statut de la femme dans la famille, du volume de ses charges pour les femmes chefs de famille. Dans ce contexte général, les migrations féminines en provenance de la Guadeloupe et de la Martinique présentent quelques spécificités. D’une part parce qu'elles ont débuté en même temps que les migrations masculines (les martiniquaises en particulier). D’autre part parce qu'elles furent stratégiquement encouragées par les pouvoirs publics dès les lendemains de l'intégration politique de ces vieilles colonies à l'ensemble national (19 mars 1946). A partir de ce moment, avec les mutations profondes en bien des points similaires à celles qui se produisent dans l'hexagone, les conditions de perpétuation de l'émigration comme celles de l'insertion des antillais dans les rapports sociaux de la formation d'accueil, voire de réinsertion au pays ont changé. Ainsi, en redéfinissant le rapport traditionnel entre travail et famille, l'entrée des femmes dans le salariat dans la migration révèle des tensions familiales et culturelles qui concourent à reproduire les inégalités selon de "nouvelles" conditions économiques. A la migration bourgeoise autour des deux guerres mondiales, s'est substituée une migration qui a plus directement touche les groupes encore insères dans les structures de l'économie de plantation en voie d'éclatement et pour lesquels l'accès a un emploi salarie était déjà ferme compte tenu de la saturation quasi immédiate des rares secteurs en expansion ou s'instauraient de nouvelles inégalités, en particulier sur le plan des sexes qui expliquent les migrations féminines.