Hestia : du mythe au complexe : la pensée du genre dans les cultures méditerranéennes
Institution:
Paris 5Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
About the Mediterranean, the scope and subject of much anthropological research, many myths have been born and developed. All "talk" about social organisation. Under a functional form we name here as the "complex of Hestia", the Greek myth of Hestia can represent the characteristics of the social organisations, which have developed or remain in this South Mediterranean cultural arena. It is an olympian myth which uses deified symbolism that exposes the man-woman relation. The changes in society, lead the need to challenge the foundations of the conception of human nature. An essentialist anthropologic vision of man and woman, conflicts with a constructivist vision. The latter questioning the religious and metaphysical origins of societies which allow changes to social representation, roles and status. An "ontological rupture" in the concept of man and woman has developed. All of the social organisations were built on this opposition which can conceal a mimetic struggle for power in the dominant-dominated dialectic. A "world order", which we have inherited and still see today, has taken place by organising the relationships between the sexes. The gender being the sexed social. In ancient society, the ontological concept of the difference between men and women installed inequality whereas in modern society equality drives, or should drive, their differences. Equality would, on the face of it, conceal an "exchange with women" in a "deal" institutional power-strength. This concept of difference, defined as essence between man and woman, denies history as human production, whereas differentiation is a process of mental and social human activities. The sexed social identity, the gender is therefore a construction more than a support to some cultural models or archetypes.
Abstract FR:
La Méditerranée -cadre et objet de recherches anthropologiques- a vu naître et régner de nombreux mythes qui, tous, « parlent » d'organisation sociale. Le mythe grec d'Hestia peut représenter -sous une forme fonctionnelle que nous dénommons ici « complexe d'Hestia »-, les caractéristiques des organisations sociales qui se sont succédé ou ont perduré dans cette aire culturelle sud-méditerranéenne; mythe olympien qui, sous sa forme divinisée, expose les relations hommes - femmes. Les changements sociétaux conduisent à des remises en cause des fondements des conceptions de la nature humaine : à une vision anthropologique essentialiste de l'homme et de la femme, s'oppose une vision constructiviste qui ne laisse pas d'interroger les origines métaphysiques et religieuses des sociétés, et permet d'opérer des changements de représentations sociales, de rôles et de statuts. Une « rupture ontologique » dans la conception de l'homme et de la femme s'est installée; et toutes les organisations sociales ont été construites sur cette opposition qui peut recouvrir une lutte mimétique pour le pouvoir, dans une dialectique dominant - dominée. Un « ordre du monde », dont on recueille encore aujourd'hui l'héritage, s'est mis en place en organisant les relations entre les sexes ; le genre étant le social sexué. Dans les sociétés de l'Antiquité, la différence - conception ontologique - entre hommes et femmes, installait leur inégalité ; dans les sociétés modernes l'égalité ordonne - ou devrait ordonner - leurs différences. L'égalité recouvrirait, en apparence, un «échange avec les femmes », dans un « deal » : pouvoir - puissance. Cette conception d'une différence, définie comme essence, entre l'homme et la femme, nie l'histoire en tant que production humaine, alors que la différenciation, elle, la construit, puisque la différenciation est un processus des activités mentales et sociales humaines. L'identité sociale sexuée, le genre, est donc, construction plus qu'adhésion à des modèles ou archétypes culturels.