thesis

The aesthetics of protest. The visual culture of the 2013 “Save Roșia Montană” movement in Romania

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Sept. 29, 2020

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Abstract EN:

This thesis explores social movement studies with a focus on the visual culture of protest. Starting from the case study of the Romanian movement «Save Rosia Montana», this research took a transdisciplinary turn, at the intersection of sociology, visual studies and cultural studies. «The Save Rosia Montana» movement opposed the project of an open pit gold mine proposed by Canadian company Gabriel Resources, which involved the use of large quantities of cyanide. This movement was marked by large civil protests organized regularly in Bucharest and Cluj for several months in autumn 2013, as well as by its tangible effects on public policies, the mining project being withdrawn following the protests. The collective production of protest images articulates identity forms and cultural constructions that define protest culture. The «Save Rosia Montana» movement was characterized by a strong desire for authenticity and creativity which resulted in the creation of a wide variety of images and an interest in protest art. Protest as an aesthetic form, the relation between images and politics and visual cultures of activism have attracted more research in the last years. Aesthetics becomes associated with the visual expressions of political subjectivities that seek new collective forms of communicating their ideas, affects, needs, identities, solidarity and resistance. The aesthetics of protest comprises the use of images and image making, slogans, symbols, gestures, bodies, and the choreography of the protest event. Within the framework of social movement studies, this thesis analyses the movement organizational strategies that subsumed organizations, networks of activists, and social media facilitated forms of offline crowding. With the tools of frame analysis and discourse analysis, I distinguished the main discourses that articulate the 2013 Romanian movement, their discrepancies and oppositions which mirror the coagulation of groups with ideological opposing views around the issue: liberals, leftists, environmentalists, and nationalist-conservatives. Citizenship, democracy, the environment, social justice - the main themes of the movement were framed from contrasting points of view. Turning to the visual allows for a different perspective on the intersection of social actors and movement discourses that have created this complex and contradictory landscape. Within the framework of visual culture, I focused on the visual communication of the movement, decoding through iconography the meanings and tensions in numerous images produced by the movement, signaling visual tropes and the way some images reference other images, as well as the visual practices and techniques of image-making that activists engage in. This research shows how protest image-making is a deeply political process that may reproduce unequal relations of power, but can also empower and forward claims of justice.

Abstract FR:

Cette thèse s'inscrit dans les études des mouvements sociaux, en s'appuyant sur la culture visuelle de la protestation. Partant de l'étude de cas du mouvement roumain « Sauvez Rosia Montana », ce travail a pris un itinéraire transdisciplinaire, à l'intersection de la sociologie, des études visuelles et des études culturelles. Le mouvement « Sauvez Rosia Montana » s'est opposé au projet de l'exploitation d'une mine d'or à ciel ouvert proposé par la société canadienne Gabriel Ressources, qui aurait impliqué l'utilisation de grandes quantités de cyanure. Ce mouvement s'est remarqué par des grandes manifestations civiles organisées avec régularité à Bucarest et Cluj pendant plusieurs mois en automne 2013, aussi bien que par ses effets concrets sur les politiques publiques, le projet minier étant retiré suite aux manifestations. La production collective des images contestataires articule les formes identitaires et les constructions culturelles mise en place par les mouvements sociaux. Le mouvement « Sauvez Rosia Montana » a été caractérisé par un fort désir d'authenticité et de créativité qui s'est traduit par la création d'une grande variété d'images et par l'accent mis sur l'art protestataire. Dans les dernières années, l'étude des mouvements sociaux s'est orientée sur la protestation en tant que forme esthétique, aussi bien comme sur la relation entre images et politique et les cultures visuelles de l'activisme. L'esthétique est reliée aux expressions visuelles des subjectivités politiques qui poursuivent de nouvelles formes expressives collectives afin de communiquer leurs idées, leurs affects, leurs revendications, leurs identités, leur solidarité et leur résistance. L'esthétique de la protestation comprend la création et l'instrumentalisation des images, des slogans, des symboles, des gestes, des corps et la chorégraphie de l'événement de protestation. Dans le cadre des études sur les mouvements sociaux, cette thèse explore les stratégies organisationnelles du mouvement qui comprennent les organisations, les réseaux de militants et les médias sociaux facilitant les événements protestataires. Par la méthode d'analyse des cadres et par l'analyse du discours, j'ai distingué les principaux discours qui articulent le mouvement roumain de l'année 2013, leurs divergences et oppositions qui reflètent la coagulation de groupes avec des vues idéologiques opposées autour de la question de Rosia Montana: des groupes libéraux, des groupes de gauche, des écologistes et des nationalistes-conservateurs. Citoyenneté, démocratie, environnement, justice sociale - les principaux thèmes du mouvement ont été formulés selon des points de vue contradictoires. Se tourner vers le visuel permet une perspective nouvelle sur l'intersection des discours du mouvement qui ont créé ce paysage complexe et contradictoire. Dans le cadre de la culture visuelle, la thèse s'appuie sur la communication visuelle du mouvement, décodant à travers l'iconographie les significations et les tensions dans de nombreuses images produites par le mouvement, signalant les tropes visuels et la façon dont certaines images référencent d'autres images, ainsi que les pratiques visuelles et les techniques de création d'images auxquelles les militants participent. Cette recherche montre comme la création d'images est un processus profondément politique qui peut reproduire des rapports de pouvoir inégaux, mais qui peut également ouvrir vers la subjectivation politique et exprimer des revendications de la justice sociale.