thesis

Les femmes chefs de ménage au Cameroun : entre vulnérabilité et ébranlement de la domination masculine : le cas de l'extrême nord

Defense date:

Jan. 1, 2011

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Institution:

Paris 5

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

Since the 1970’s we have seen the increasing phenomenon of female-headed households in Africa. Three main hypotheses have been advanced to explain this growth. The hypothesis of the feminization of poverty, women’s empowerment and emergence of new family organizations focused on the mother-child nucleus. Research done on female-headed households in Cameroon shows the necessity of these three approaches. The common thread appears to be the issue of male domination in the so-called traditional family, and consequently the shock of this domination through the existence of women’s responsibility in such households. Traditional family organization institutes the domination of women by appointing men as heads of household, with women under their authority and financial responsibility. By establishing their own households, women undermine this dominance. Indeed, the fact for them to be heads of household changes the family dynamic and takes them partially out of this relationship of domination prevalent in the traditional family. It allows them to assert and preserve their autonomy through matrimonial and residential strategies, but also to transform it into power. Finally, even if they do not reclaim their offspring that belong by right to fathers and paternal family, the figure of the female head is at the center of family structures and strategies, with mother and child’s solidarity that develops for the long term, while the father figure becomes weakened.

Abstract FR:

Depuis les années 70 on assiste en Afrique, à l’augmentation du phénomène de femmes chefs de ménage, et trois principales hypothèses ont été avancées pour expliquer cette croissance. La féminisation de la pauvreté, l’autonomisation des femmes, ou encore l’émergence de nouvelles organisations familiales centrées sur le noyau mère-enfants. Notre recherche sur les femmes chefs de ménage au Cameroun montre la nécessité de ces trois approches, dont le fil conducteur nous paraît être la question de la domination masculine, et par voie de conséquence l’ébranlement de cette domination à travers l’existence des ménages sous responsabilité féminine. L’organisation familiale traditionnelle institue la domination des femmes, en désignant les hommes comme les chefs du ménage, les femmes étant sous leur autorité et leur responsabilité financière. En établissant leur propre ménage, les femmes ébranlent cette domination car le fait d’être chefs de ménage déplace l’autorité et les fait sortir partiellement des rapports de domination qui sévissent dans la famille traditionnelle. L’accession au statut de chefs leur permet d’affirmer et de préserver leur autonomie à travers des stratégies matrimoniales et résidentielles, mais également de la transformer en pouvoir. Enfin, quand bien même elles ne se réapproprient pas leur progéniture qui revient toujours de droit aux pères et à la famille paternelle, la figure du chef féminin va se trouver au centre des structures et stratégies familiales avec une solidarité mère-enfants qui se vit dans la longue durée, tandis que la figure du père devient périphérique.