Une jeunesse ouvrière : sédimentation des identités sociales de jeunes ouvriers de la maintenance des trains à la RATP
Institution:
Paris 5Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis focuses on today Young workers. Based on a thorough and multiple ethnographical investigation (interviews, observations, informal contacts, sharing of activities…), I’ve tried to sort out, in the long-term, how Young working-class social identities build themselves before joining public services and after they have integrated them, in and out of the factories. To understand the people I chose to interview within their specificity and complexity I mingled several sociology fields, which not only means work but also school, family, culture etc… Only an investigation within the long terme may help understand how identities obey to evolutions and take peculiar shapes : hopes developed throughout their scholarship until their very first days in the factories, then through the long-lasting working class condition to compensating identities that enable them to say they are not only workers, at least, not like the previous génération. Their parallel activities (evening class, music, dance, holidays with the UCPA…) help them considering themselves, even though they may some day realize they are not as qualified as the expected to be, familiar to this middle class they have often idealized and that they have never fully accepted not to be part of, when they have interacted with if for some time at school. This situation reveals a real ambiguity that questions the representations of social stratification that exist today.
Abstract FR:
Cette thèse, porte sur la jeunesse ouvrière aujourd'hui. A partir d'une enquête ethnographique approfondie et multiple (entretiens, observations, contacts informels, partage d'activités. . . ), j'ai essayé de comprendre, dans le temps, comment les identités sociales des jeunes ouvriers se façonnent avant d'entrer dans l'emploi public puis une fois qu'ils y entrent, dans l'atelier comme en dehors. Pour appréhender les enquêtés dans leur nuance et leur complexité, j'ai mêlé plusieurs champs de la sociologie : la sociologie du travail et de l'emploi mais aussi de l'école, de la culture. . . En inscrivant ce travail dans la durée, on se donne les moyens de comprendre comment les identités obéissent à des processus et se façonnent de manière singulière : des aspirations nourries lors du passage par l'école jusqu'aux premiers jours dans l'atelier, puis de la pérennité de la condition ouvrière jusqu'à des identités compensatrices permettant de dire qu'ils ne sont pas uniquement ouvriers, en tout cas pas comme la génération précédente. Leurs activités parallèles (cours du soir, musique, danse, vacances à l'UCPA. . . ) leur permettent, même s'ils se rendent compte qu'ils sont devenus ouvriers bien en-deça de ce qu'ils imaginaient, de pouvoir continuer à s'imaginer proches de ces classes moyennes souvent fantasmées dont ils n'ont, quand ils les ont côtoyé un certain temps à l'école, jamais totalement fait le deuil de ne pas faire partie. Cette situation révèle finalement un certain entre-deux qui questionne les représentations de la stratification sociale actuelle.