thesis

Grandeurs et servitudes domestiques : expériences sociales de femmes au foyer

Defense date:

Jan. 1, 2006

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Institution:

Bordeaux 2

Disciplines:

Abstract EN:

Since the 1970’s, with the increase of women’s work rates, the social standard has become biactivity (situation where both spouses work). As a result, in France, at the beginning of the XXIst century, housewives represent an old-fashioned obsolete type. The amount of women who are still housewives is supposedly insignificant. As opposed to the value of working as a social identity and personal independence, housewives’ social experience has been evicted from sociological analysis. Our aim is to investigate this fallow field. Based on secondary utilization of a national survey and on interviews made with housewives belonging to different social classes, our thesis analyses social, familial, conjugal and personal translations of the feminine choice of “inactivity”. Supposed to be far from Modernity, the social image shows housewives as dominated and lazy beings. But, their reactions to social stigmatisation, the tone of their conjugal interactions, the use of their social times (parental duties, domestic service and personal spare time) make clear that this perception is no longer justified. Most certainly in variable degrees but contrary to all expectations, housewives also fulfill specifications of Modernity : selfgoverning, freedom and recognition expectations.

Abstract FR:

Depuis les années 1970, avec l’augmentation continue du travail féminin, la norme est massivement devenue celle de la biactivité. Du coup, dans la France des années 2000, les femmes au foyer font figure de catégorie résiduelle, historiquement datée. Cette prétendue insignifiance quantitative, associée à la valeur du travail comme marqueur d’identité sociale et d’indépendance personnelle, expliquent que l’expérience des femmes « inactives » soit largement évacuée des analyses sociologiques. Notre thèse a pour objectif d’investir ce champ peu exploré. A partir de l’exploitation secondaire de l’enquête Insee Histoires de Vie et Construction des Identités (2003) et d’entretiens réalisés avec de femmes au foyer de différents milieux sociaux, nous avons analysé les traductions sociales, conjugales, familiales et personnelles du choix féminin d’« inactivité ». Eloignées des canons de la modernité salariale et familiale, l’imaginaire social fait d’elles, le plus souvent, des êtres assujettis. Or, sur la base des réactions adoptées face à la stigmatisation sociale dont elles s’estiment victimes, sur celle de l’examen des interactions conjugales et de leur utilisation des « temps sociaux », nous verrons que cette vision cadre très partiellement avec la réalité. Ainsi, contre toute attente et bien qu’en des proportions variables, les femmes au foyer s’inscrivent aussi, plus qu’elles ne s’y opposent ou l’infirment, dans le mouvement d’autonomisation des individus, caractéristique de la modernité. Nous sommes donc ici au plus loin de la vision misérabiliste qui leur est communément attachée.