Les étudiants à l'usine : mobilisation et démobilisation de la gauche extra-parlementaire en France dans les années 1960-1970 : le cas des établis maoi͏̈stes
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Subject : the factors contributing to the appearance and disappearance of a left wing "extraparliamentary" movement in an industrially developed country, during a period of economic growth. The population studied consciously chose downward mobility in order to incorporate itself into the working class. Method: fifty in-depth qualitative interviews with former activists who had chosen factory work, detailed study of newspapers, periodicals, leaflets and letters. Quantitative survey with 95 items, mailed to activists. 283 answers were received. The thesis includes: an historical analysis of the roots of the "factory work" movement and a comparison with historical precursor movements ; a monograph on the political and trade union work of 9 activists who worked in one firm between 1968 and 1982 (1500 documents were studied) ; a detailed semantic and statistical analysis of interviews, illustrated by tables of factorial analysis. Conclusions : the thesis demonstrates that the socio-economic origins of the population studied were typical of students of the period. The catalytic role of historical events as a cause of political commitment is stressed. It is shown why militants refused the middle class model of economic success, and why the working class exerted such a strong attraction on them. The fashion in which they started factory work, the circumstances in which 90% of them left the factories, as well as what. .
Abstract FR:
Objet : déterminer les facteurs d'apparition et de disparition d'une gauche extra-parlementaire dans un pays industriel développé en phase d'expansion économique. La sous-population étudiée se caractérise par un acte positif : elle s'est établie, i. E. , qu'elle a volontairement adopté une mobilité sociale descendante pour s'agréger au groupe social ouvrier. Méthode : 50 entretiens semi-directifs approfondis auprès d'une cinquantaine d'"ex" ou de militants encore établis, dépouillement de journaux, de brochures, de tracts, du courrier reçu. Enquête quantitative par voie postale : 283 réponses à un questionnaire de 95 items. La thèse compte une dimension historiographique (lancement du mouvement d'établissement et comparaison avec des précédents historiques, saint-simoniens, populistes russes, enquêtes sociales, Simone Weil, prêtres ouvriers. . . ), une dimension monographique qui s'intéresse à l'acculturation et à l'action politique et syndicale des établis (1 500 documents dépouillés sur une entreprise lyonnaise ayant employé 9 établis de 1968 à 1982) et une analyse de contenu très détaillée des entretiens, illustrée par une analyse de données statistiques (tableaux croisés et analyse factorielle des correspondances). Résultats : la thèse montre que les établis étaient assez représentatifs des étudiants de leur époque par l'origine socio-familiale. Elle insiste sur le rôle des événements historiques