Les élites intellectuelles et politiques engagées du Mouvement Culturel Berbère (M.C.B.) d'avril 1980 en Algérie
Institution:
Bourgogne Franche-ComtéDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This contribution aims, in its first part, at considering the different definitions and categories of « intellectuals » and « elites ». Therefore, we made a descriptive analysis of a body of texts in order to perceive the role and position of such categories in society.This analysis has allowed us, in the second part, to tackle specifically the issue of the « Kabyle Berberist elites » to understand their emergence, supported by the 1920s’ Berber identity’s renaissance which is reinforced as well by the works of intellectuals like Bensedira and Boulifa, who resumed and enriched the ethnological and ethnographical colonial works. It is through these works that the majority of the « Kabyle political elites » within N.A.S (North African Star) were influenced. This explains, as well, the link between Algeria’s ancient history and its contemporary one : the first one marked entire Kabyle generations, particularly during the rise of the « Algerian Nationalist Movement » and the « kabyle berberist nationalist militancy » in the Parisian metropolis. These movements have marked this history and constituted a local and specific Kabyle setting that has always been the epicenter of revolts, contestation and claim movements. Hence, the « Berber Movement » manifested itself through certain aspects and events like the « Anti-Berberist Crisis » in 1949.This theoretical analysis and the historical part have led us to grasp, in the third part, the behavior of the « Berber Cultural Movement (B.C.M.) intellectual and political elites committed for the Berber identity » in the Kabyle and Algerian society relying on empirical data : interviews and round tables for the sake of diagnosing the B.C.M. militants’ degree of commitment and perseverance throughout their career, taking as a sample, among others, the « 24 prisoners of the April 20th Berber Spring »
Abstract FR:
Notre contribution se propose, dans un premier temps, de rapporter les différentes définitions et catégories des « intellectuels » et des « élites ». Pour ce faire, nous avons entrepris une analyse descriptive d’un corpus de textes afin de percevoir le rôle et la place de ces catégories dans la société.Dans un deuxième temps, cette analyse a permis d’aborder plus précisément la question des « élites berbéristes kabyles », et de comprendre leur apparition soutenue par la renaissance de l’identité berbère durant les années 1920, renforcée également par les travaux d’intellectuels comme Bensedira et Boulifa ayant repris et enrichi les travaux de l’ethnologie et de l’ethnographie coloniales. Pour exemple, par l’intermédiaire de cet apport, la majorité des « élites politiques kabyles », au sein de l’« Étoile Nord-Africaine » (E.N.A.), a été imprégnée par cet éveil. Cela explique aussi l’importance du lien entre « l’Histoire ancienne » et « l’Histoire contemporaine de l’Algérie » : la première a marqué des générations entières de kabyles, en particulier durant l’émergence du « Mouvement Nationaliste Algérien » et du « militantisme nationaliste et berbériste kabyle » dans la métropole parisienne. Ces mouvements ont imprégné cette histoire et ont constitué un cadre local et spécifique à la Kabylie qui a toujours été l’épicentre des révoltes et des mouvements de contestation et de revendication. Ainsi, le « Mouvement Berbère » s’est manifesté à travers certains aspects et événements comme la « Crise anti-berbériste » (1949).Cette analyse théorique et cette partie historique ont permis de comprendre, dans une troisième partie, le comportement des « élites intellectuelles et politiques engagées du "Mouvement Culturel Berbère" (M.C.B.) pour l’identité berbère » dans la société kabyle et algérienne, tout en s’appuyant sur des données empiriques : des entretiens et des tables rondes, en vue de diagnostiquer le degré et la continuité de l’engagement des militants du M.C.B. à travers leurs parcours, et en prenant comme échantillon, entre autres, les « 24 détenus du Printemps Berbère d’avril 1980 »