thesis

Le risque industriel : de l'identité institutionnelle au sujet civil : les acteurs sociaux face aux impacts des activités techniques et industrielles sur l'environnement naturel et humain

Defense date:

Jan. 1, 1987

Edit

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

The author analyses, from a sociological point of view, how institutional actors react to technical and industrial hazards, taking examples in developped countries, and especially in France and the United States. He reviews the existing litterature about the experts facing risks, (scientists, safety engineers, economists), the industrial and business behaviour insafety issues, political and administrative attitudes, environmental movements and trade unions dealing with both occupational and environmental risks. The author undertakes the similarities between various institutions: there is a general "cultural bias" which can be characterized as a strong tendency to "euphemize" dangers coming from one's own activity, and, reversedly, to "emphasize" hazards to be attributed to other instances. More generally, social actors tend to perceive risk only within the limits of a "dramatic" construction of reality in which dangers which are not symbolised are simply "non existing". The author tries to sustain this statement by exploring the relationships emerging between the individual and the institution, when they are confronting industrial hazards. The main empirical results (including interviews in American and French situations - in chemical plants) lead the author to the conclusion that reciprocal "implication" (Individual vs. Institution) explains the cultural bias in risk perception. According to this, as far as they tend to become "closed worlds", institutions may develop risk perception systems which are more and more severed from reality. On the contrary, individuals, who deal with different social worlds at the same time, may be "risk reducing factors".

Abstract FR:

L'auteur étudie d'un point de vue sociologique comment les différents acteurs sociaux réagissent par rapport aux dangers présentés par l'industrie, en s'appuyant sur des exemples pris dans les sociétés développées, et particulièrement aux Etats-Unis et en France. Que l'on prenne les experts du danger (savants, ingénieurs, économistes du risque), les acteurs politiques et administratifs, les industriels, les mouvements syndical et écologiste, il apparait un "biais social" plus ou moins généralisé, selon lequel on tend à minimiser le risque que l'on représente soi-même pour les autres, et à dramatiser celui qui vient de l'extérieur. Plus globalement, il semble que chaque acteur social tende à ne percevoir le danger qu'à l'intérieur d'un modèle de construction de la réalité, elle-même dépendante d'une "dramaturgie" qui donne sens au monde pour les membres de l'institution. L'auteur soutient cette hypothèse en utilisant les résultats d'enquêtes empiriques (sur la perception des risques dans l'industrie chimique, en France et aux Etats-Unis) montrant que c'est de l'interaction entre individu et institution que surgit la nécessité de symboliser le risque. L'une des conséquences importantes de ce fait est que l'institution, dans la mesure ou elle tend à devenir un univers de références de plus en plus clos, peut permettre l'existence de systèmes symboliques éloignés de la réalité, et, par conséquent, des risques plus élevés. Inversement, l'individu qui entre en relation avec plusieurs institutions différentes peut devenir le support d'une perception plus réaliste des dangers, et donc d'une réduction des risques.