thesis

Genre et mouvements sociaux

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Jan. 1, 2002

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Abstract EN:

This dissertation aims to provide a comprehensive analysis of contemporary social movements, relying on a gender-based approach. It comprises four sections. The first section focuses mainly on the history of clashes between the feminist and the working-class movements in France between 1970 and the early 1990s. It is shown that a structural conflict divides the two social movements. In order, however, to understand the lack of dialogue, during taht period, it also proves necessary to take into account the fact that the French Communist Party went through a belated destalinization process, while wielding every effort to keep all social movements under its sway. The second section provides a critical analysis of the thought of F. Engels, the 19th century socialist theorist, on the one hand, and of C. Delphy's concept of "domestic mode of producction" on the other. The approach finally adopted is shown to differ from both orthodox Marxist theory and radical feminist thought: it is argued that social structure cannot be explained except in terms of the complex interaction between class relations and gender relations. The third section raises the question of how to define social movements. A. Touraine's normative definition is discussed ans discarded: instead it is suggested that a distinction should be made between social movements arising from political crises and long-term social movements allowing oppressed groups to organize and voice their claims. Then, relying on first-hand field work, the text investigates what active part women can be observed to play in both male-dominated and female-dominated social movements. Evidence is also provided for the relevance of an approach in terms of "gendered social movement". The last section is devoted to analysing the various dimensions of oppression and exploring the various paths the oppressed (wheter male or female) will find to put an end to victimization and move from silence to resistance.

Abstract FR:

Cette thèse est une réflexion d'ensemble sur les mouvements sociaux contemporains à la lumière des rapports de genre. Elle comprend quatre parties. La première est principalement consacrée à l'étude historique des relations conflictuelles entre le mouvement féministe contemporain et le mouvement ouvrier en France, entre 1970 et le début des années quatre-vingt-dix. Pour l'auteure, il existe bien un conflit structurel entre ces deux mouvements sociaux. Néanmoins pour comprendre l'abscence de dialogue au cours de cette période, il est nécessaire, selon elle, de prendre en compte la déstalinisation tardive du PCF et sa volonté de contrôle des mouvements sociaux. La deuxième partie est une analyse critique de la pensée de F. Engels, théoricien socialiste du XIXe siècle et de C. Delphy, théoricienne du "mode de production domestique". J. Trat se démarque à la fois de la théorie marxiste orthodoxe et de la pensée féministe radicale. Pour elle, seule une analyse en termes de rapports sociaux de sexe peut rendre compte de la complexité des relations entre rapports de classe et rapports de genre. Dans la troisième partie, l'auteure s'interroge sur la définition même des mouvements sociaux. Aprés avoir contesté la définition normative du mouvement social par A. Touraine, elle propose une distinction entre les mouvements sociaux liés à des crises politiques et les mouvements sociaux de longue durée permettant l'organisation et l'expression de groupes opprimés. Enracinant sa réflexion dans plusieurs enquêtes, J. Trat s'interroge sur la place des femmes comme actrices dans les mouvements sociaux sous hégémonie masculine ou sous hégémonie féminine. Elle met également en évidence les apports d'une approche en termes de "mouvement social sexué" (cf. D. Kergoat). La dernière partie analyse les différentes dimensions de l'oppression et les différentes voies que peuvent emprunter les opprimé-e-s pour sortir de leur postion de victimes et passer du silence à la résistance.