thesis

Modes de pensée et savoirs psychiatriques : essai d'anthropologie sociale

Defense date:

Jan. 1, 1988

Edit

Institution:

Paris 5

Disciplines:

Abstract EN:

Does a kind of individualism marks the present configuration of industrial societies? Nobert Elias emphasizes the control of behavior under the effect of "civilization"; can this thesis be associated with Tocqueville's viewpoint developed in democracy in America? Is "democracy" an extension of an increased "domestication" of conduct? Does "individualism" give us a better understanding of the supposed phenomena of internalization? From fieldwork done in the Silicon Valley (United States), and the Cholet area (France), we compare the ways the individual thinks about him or herself and about others. The relation from the self to the self and the self to others, the beliefs and experiences of "mental pathology", seen as revealing objects, bring out the "normal duty" that everyone ascribes to himself or herself in the two societies considered, in the californian study, the "democratic mode of thought" dominates, characterized by a unity of representations, the discharge of the collective and the individual to personal will and choice, mental illness is seen as a "problem", "from within", a "public thought" dominates implicating a strong demand on the self. In the french study, there is a dualism; from one side, the "cultivated thought", caracterized by the serious, resembles the democratic model, but exists in relation to a "popular thought" in which illness is seen as a "symptom" coming "from outside", ambivalent and comic.

Abstract FR:

Un certain type d'individualisme marque-t-il la configuration actuelle des sociétes industrielles? Norbert Elias, dans la civilisation des moeurs, insiste sur le contrôle croissant des comportements sous l'effet de la "civilisation"; cette thèse peut-elle s'associer au point de vue tocquevillien développe dans la démocratie en Amérique? La "démocratie" s'inscrit-elle dans le prolongement d'une "domestication" accrue des conduites? L'individualisme" permet-il de mieux appréhender ce phènomène d'intériorisation supposée? A partir de deux travaux de terrain, effectués, l'un dans la Silicon Valley (aux Etats-Unis), et l'autre dans le choletais (en France), il s'est agi de comparer les façons dont la personne se pense et pense les autres. Le rapport de soi à soi et de soi aux autres, les croyances et les expériences de la "pathologie mentale", comme objets révélateurs, font ressortir le "devoir normal" que chacun s'assigne dans les deux sociétés étudiées. En californie, le "mode de pensée démocratique" domine, caractérisé par l'unité des représentations, le renvoi du collectif et de l'individuel à la volonté et au choix singulier, la maladie mentale se pense comme "problème", "endogène", une "pensée officielle" domine, qui implique une forte exigence du soi. En france, il y a un dualisme; d'un côté, la "pensée cultivée", marquée par le sérieux, ressemble au modèle démocratique; mais elle se situe dans un rapport avec une "pensée populaire", ou la maladie est vue comme "symptôme" exogène, ambivalent et comique, qui en donne une dimension particulière. En conclusion, les rapports, entre le mode de pensée dit démocratique et les modes de pensée dits civilisée et populaire, sont recherchés.