Modalites d'appropriation des innovations en milieu agricole et vulgarisation (au maroc, region du gharb)
Institution:
Toulouse 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
We analyse according to a comparative method how farmers are involved in new agricultural practices and how they appropriate them. The population sample includes 160 farmers divided into two groups placed under different objective economical as well as social and psychological conditions, one having the advantage of the development of an irrigated area, the other located in a rainfed area. Farmers with different land tenure systems cohabitate in these two areas : landowners ("melkists") and collectivists working on state lands. According to our hypothesis, farmers organize their practices in accordance with the problem they plan to deal with and thus with their situation, the image they have of themselves, the values they adhere to and from wich they build up life projects and professional projects. Each of the farmers of our population sample appropriates the innovations in his own way by transforming the customs, the finalities and sometimes even the contents proposed by the extension agents. The analysis allows to distinguish two groups, those who become professional and those who become proletarian. Those who have the advantage of favourable conditions actively seek for in formations, they have more intense relations with the extension agent whom they consider as an expert, with him they make a rational and progressive appropriation of the innovations. Those who have difficulties, consider agriculture as a mode of life, they seek the information with the local group, they see the extension agent as a controller and they cautiously engage in innovations or refuse them. Practices are organized essentially according to future prospects. Unexpected result : engagement in innovation is more intense and diversified in rainfed areas.
Abstract FR:
Nous analysons selon une methode comparative les conditions d'engagement dans de nouvelles pratiques agricoles et les modalites de leur appropriation. L'echantillon comprend 160 agriculteurs repartis en deux groupes places dans des conditions objectives aussi bien economiques que sociales et psychologiques differentes, l'un beneficiant de l'amenagement d'une zone irriguee, l'autre situe dans une zone "bour" non amenagee. Dans ces deux zones cohabitent des agriculteurs differant selon le statut : des proprietaires (melkistes) et des attributaires mettant en valeur des terres allouees par l'etat. Selon nos hypotheses les agriculteurs organisent leur pratiques en fonction du probleme qu'ils se proposent de traiter et donc en fonction de leur situation, de l'image qu'ils ont d'eux-memes, des valeurs auxquelles ils adherent et a partir desquelles ils construisent des projets de vie et des projets professionnels. Chacun des agriculteurs de notre echantillon s'approprie a sa maniere les innovations en transformant les usages, les finalites et parfois meme les contenus proposes par les vulgarisateurs. L'analyse permet de distinguer deux groupes, ceux qui se professionnalisent et ceux qui se proletarisent. Ceux qui beneficient de conditions favorables recherchent activement des informations, ont des relations plus intenses avec le vulgarisateur qu'ils percoivent comme un expert ; c'est avec lui qu'ils effectuent une appropriation rationnelle et progressive des innovations. Ceux qui eprouvent des difficultes, se representent l'agriculture comme un mode de vie, recherchent l'information aupres du groupe local, percoivent le vulgarisateur comme un controleur, s'engagent prudemment dans les innovations ou les refusent. C'est essentiellement en fonction des perspectives d'avenir que s'organisent les pratiques. Resultat inattendu : c'est dans la zone non amenagee sue l'engagement dans l'innovation est plus intense et diversifie.