Les retraités en mouvement : les groupes de pression de retraités français dans une perspective sociologique comparée
Institution:
Paris 5Disciplines:
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Paris, le 6 juin 1996 : pour la première fois en France des fédérations nationales de retraites manifestent ensemble indépendamment des acteurs traditionnels de la médiation politique (partis) ou sociale (syndicats). Au terme d'une enquête auprès de 605 manifestants, il apparait que les participants à la manifestation sont majoritairement issus des classes moyennes, qu'ils jouissent d'un statut socio-économique élevé et d'une bonne intégration sociale. Ils sont essentiellement motives par la défense du pouvoir d'achat et par la recherche d'une représentation institutionnelle de leurs organisations au sein des systèmes de décision en charge de la politique de la vieillesse. Comment alors expliquer l'apparition de ce nouvel acteur social ? Nous nous sommes tout d'abord interroge sur les facteurs endogènes de son développement en tentant de comprendre l'influence potentielle des effets de cohorte ou de génération. Nous avons donc examine les conditions structurelles (évolution des formes de travail, élargissement des classes moyennes,. . . ) Et culturelles (progression des valeurs individualistes et du post-matérialisme) qui ont marqué les nouvelles cohortes a 1a retraite depuis les années 80. Ces mutations sociologiques profondes expliquent en partie la diffusion de formes de retraite fondées sur la recherche de participation et d'intégration sociale. Mais nous nous sommes aussi intéressés aux facteurs exogènes et principalement à l'influence des politiques publiques sur la construction des groupes de pression et leur mobilisation. Nous constatons que la relative fermeture des structures d'opportunité politique a conduit à l'émergence d'un répertoire d'action marque a la fois par son autonomie et sa radicalité face aux acteurs traditionnels des systèmes de décision publique (état et partenaires sociaux). Les organisations de retraites sont ainsi passées d'un mode d'action plutôt consensuel à un registre offensif ou les stratégies de mobilisation des ressources et les actions collectives s'orientent vers la création de moyens de sanction des décisions publiques. Nous assistons donc manifestement, en France, à la structuration de groupes de pression de retraites.