Les fleurs mystiques de Babylone : sur le style de la religion post-moderne
Institution:
Paris 5Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The purpose of this work is to try to understand the experience which leads the urban modern individual to convert himself to Buddhism. It is clear, indeed, that the new Buddhist communities become more and more numerous all over the modern world and especially in metropolis. Now the thesis i defend is the mystic flowers, as E. Renan would have called them, developpe out of a terrain which is that of despair and suffering, caused by the life in the city, ultimate representation of modernity. The first part is entirely devoted to defining the conditions of the understanding of this experience : it is therefore made up of a series of ideas centred about the concept of "lived experience", drawing all the methodological and epistemological inferences of this concet. This part continues with an attempt to decribe more precisely this particular experience taking into account its subjective and objective dimensions. This experience, finaly, if one word would attempt to define it, has all the caracteristics of the melancholy, there to be understood as the pathos of the incompleteness. The second part decribes the way the new buddhists cure their melancholy and operate a metanoiac return towhat their considere as the principal of the whole. They achieve their reentance by the meditation, on the one hand, and the confessio (autobiographical account), on the other hand. Now it seems that the internal dynamic of their account corresponds to the structure of the group : announcing one's life history in front of the community, operates the self integration of the subject, and his integration of the subject, and his integration in a group and, in a larger sense, in the completeness.
Abstract FR:
Ce travail se propose de réunir les éléments de compréhension de l'expérience qui conduit le citadin moderne occidental à se convertir au bouddhisme. Il est clair, en effet, que les communautés bouddhistes tendent aujourd'hui à se multiplier dans nos cites, or la thèse que je défends est que ces fleurs mystiques, comme E. Renan les aurait appelées, se développent sur le terreau d'une expérience douloureuse de la ville, figure paroxystique de la modernité. La première partie de ce travail est entièrement consacrée à la définition des conditions de possibilité de cette démarche compréhensive. Elle consiste donc en un développement autour de la notion d'expérience vécue : sa place dans l'histoire des idées et ses conséquences tant méthodologiques qu'épistémologiques. Elle se poursuit par la description de cette expérience et si l'on devait tenter de la caractériser schématiquement, on pourrait dire qu'elle a tous les traits de la mélancolie, entendue ici comme un pathos de l'incomplétude. La seconde partie décrit l'expérience qui se réalise au sein des cultes et les moyens qui émettent au fidèle de soigner sa mélancolie en effectuant un retour metanoiaque vers ce qu'il conçoit comme le principe de toute chose. Les deux supports de cette repentance sont la méditation et le récit de soi. Mais le cadre dans lequel ces deux opérations symboliques ont lieu n'est pas indiffèrent : la structure interne du groupe correspond à celle du récit. C'est parce que le groupe prolonge et amplifie le récit individuel qu'il lui confère une véritable efficacité symbolique du point de vue de l'intégration du sujet : à lui-même, a une collectivité et a une totalité cosmologique.