thesis

Transition capitaliste et formation de l'identite ouvriere dans les pays domines : travail et travailleurs a la sirama d'ambilobe (madagascar)

Defense date:

Jan. 1, 1987

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Institution:

Paris 7

Disciplines:

Abstract EN:

Sirama-ambilobe is a malagasy firm which, owing to the labour policy it leads since the colonial period, is a preferential range of observing and analysing the degrees, forms and rhythms of the working class structuration and the process of workers either integration or resistance facing local, national (indeed, worldwide) current skates. Our working class consciousness formation approach - through the employees case of this sugar plantation and refinery - combines macro-sociology with a labour and workers anthropology : the working class formation and composition as also the characteristics and potentialities of workers experiences are studied, on the one hand, from the history and political economy of madagascar and, on the other hand, from the social, anthropological and political environment of sirama, which is itself envisaged in its technical, productive and material dimension. Kinship systems and petty bourgeoisie attitudes are combining with working class values - produced by the work capitalist organization - to make the workers cons- ciousness without, for all that, our meaning that ethnicity and sociability are the malagasy social universe substances. The wage worker is a prey and a skate but also an actor in the state and trade unions policies and in the social and familial networks "strategy" : facing the economic crisis, he tends to take refuges in values and experiences which are anterior to a technocratic, authoritative and non-efficient industrialization. Thus, the sirama-ambilobe workers case shows fully that, as long as the wage labour (but especially the wage migration) in the peripheral capitalism is taking place in the context of the conflict between relatively persistent ethnicity norms and state and management technocratic logics, the proletarianization can't really generate a stabilized proletariat.

Abstract FR:

La sirama d'ambilobe est une entreprise malgache qui, de par la nature meme de la mobilisation de force de travail qu'elle opere et des politiques de main-d'oeuvre qu'elle mene depuis la colonisation, est un champ privilegie d'observation et d'analyse des degres, formes et rythmes de structuration d'une classe ouvriere ainsi que des mecanismes soit d'integration soit de resistance des travailleurs face aux enjeux locaux, nationaux (voire mondiaux) en cours. L'approche de la formation de l'identite ouvriere - a travers le cas des salaries de cette entrepri- se sucriere - combine la macro-sociologie et une anthropologie du travail et des travailleurs : la formation et la composition de la classe ouvriere ainsi que les caracteristiques et potentialites des pratiques ouvrieres sont etudiees, d'une part a partir de l'histoire et de l'economie politique de madagascar et, d'autre part, a partir du milieu social, anthropologique et politique ou est inseree la sirama d'ambilobe, elle-meme envisagee dans sa dimension technique, productive et materielle les references liees a l'ordre et a l'ideologie paysans et petits-bourgeois se combinent aux references ouvrieres - produites par l'organisation capitaliste du travail - pour determiner l'identite des travailleurs, sans que, pour autant, on puisse dire que l'ethnicite et la sociabilite soient consubstantielles a l'univers malgache. Le travailleur salarie est, d'une part, une proie et un enjeu et, d'autre part, un acteur des politiques etatiques et syndicales et des "strategies" des reseaux sociaux et familiaux : face a la crise economique, il cherche des refuges dans les valeurs et les pratiques anterieures a une industrialisation a la fois technocratique, autoritaire et non-performante. Le cas des travailleurs de la sirama d'ambilobe illustre pleinement le fait que la salarisation (mais surtout la migration salariale) dans le capitalisme domine - tant qu'elle est marquee par le conflit qui oppose aux normes relativement persistantes de l'ethnicite des logiques "technocratiquement" concues par l'etat et la structure meme des entreprises - produit une proletarisation sans proletariat stabilise.