Migrations et société Dogon
Institution:
Paris 5Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This research was conduct between 1990 and 1993, in dogon country in Mali (west Africa). We collect socio-demographic data (census of 21370 persons and 1082 questionnaries with men and women). The dogon society have still keep strong traditions, religious rites for example, however colonization, modernization, and return migrants introduced social and cultural change during these last decades. Climat and physical conditions are very hard. Space for culture is insuffisant for supply food for everyone, so a part of men had decided to go and look for a work in town. This society is strongly hierarchized, by age groups and gender divisions. Young men and women are dominated by the eldest men. Historically, dogon moved in the 14th century from mande to their actual place of life, te cliffs of bandiagara. This first migration had becoming a mythology, and had created their identity. Migrations and movements are connected with a feeling of belong to the cliff. We construct a typology of the migrations. These migrations could be international towards West Africa (mainly ivory coast, Ghana) or internal in Mali. And in this last case, people could choice to go the plain or to the urban areas in Mali. The Malian capital, Bamako is the first destination, and after the cities near the river Niger (mopti, segou). Migration could be explain by different causes : economic situation, social condition, changement of religion, climatic accident, etc. Migration is a way to understand the society, because migrations could be understanding by a inside position, and an external point a view.
Abstract FR:
Cette recherche a été conduite au pays dogon, dans l'arrondissement de sangha au mali entre 1990 et 1993 (recensement de 21370 personnes, 1082 questionnaires socio-démographiques). Le chapitre 1 montre comment l'histoire peut modeler les formes de mobilités contemporaines. Les dogon se caractérisent par une histoire agitée qui les a conduits du mande a la région des falaises de Bandiagara, et qui expliquent leurs multiples déplacements au sein de cette zone. La société dogon. Elle apparait comme un ensemble complexe, qui est demeure jusqu'à récemment encore replie sur lui-même du fait de son enclavement et de ses traditions très vivaces. L'émigration en plaine est une des causes du développement de l'individualisation de l'économie. Le manque de terre lie à un système d'héritage qui fait que les terres de la famille ne vont pas directement aux fils du défunt, font peser de lourdes incertitudes quant au devenir des familles. Les migrations internationales révèlent de manière exacerbée les blocages de la société par le jeu des relations aines cadets. Les objectifs des jeunes qui migrent vers l'étranger sont d'abord un désir d'autonomie et de liberté, de reconnaissance de leur valeur, et ce désir est associe à un objectif éventuel de réussite économique. Le contexte des mobilités urbaines internes au mali. L'économie malienne n'offre que des débouchés économiques limités, à certains secteurs de production (agricoles) et à certaines zones, les villes l'axe du Niger. La relation à la ville, à l'étranger est d'un autre ordre, celui de la rupture ou du rejet de la société d'origine. Les femmes ont une liberté de mouvement sous surveillance. Les hommes ont une liberté de mouvement géographique et une plus grande latitude dans leurs comportements sociaux, plus de tolérance sociale pour leur excès ou faiblesse. La migration est un révélateur social unique, car si elle prend son sens dans la société d'origine, en retour, elle éclaire puissamment celle-ci de l'extérieur.