thesis

Une population à haut risque d'exclusion de l'emploi : les personnes issues de l'immigration

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Jan. 1, 2002

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En 1990 une enquête d'opinion réalisée dans une ville moyenne prospère de 8. 000 habitants révéla une discrimination à l'emploi touchant les familles ouvrières immigrées -Maghreb, Turquie- et leurs enfants souvent nés en France et de nationalité française. Des enquêtes statistiques en 1994-96-98 et 2000 montrèrent que 1) toutes choses restant égales (âge, sexe, qualifications) la population "immigrée" était deux fois plus touchée par le chômage et ceci quelque soit la situation économique 2) les jeunes issus de l'immigration subissaient un surchômage, le fait d'être français paraissant être un facteur aggravant 3) les populations liées à l'immigration se retrouvaient plus fréquemment au chômage de longue durée (CLD). L'analyse statistique des parcours individuels de ces CLD pendant 10 ans montra que 1) en moyenne les 3/4 de ce temps s'étaient passés au chômage, le quart restant étant occupé par des travaux de courte durée 2) la moitié des CLD n'avait jamais eu d'emplois durables, 3) cette situation d'"inemployables" était plus particulièrement le fait des jeunes issus de l'immigration qui risquaient ainsi d'être exclus de l'accès à des emplois stables. Des entretiens eurent lieu avec des employeurs, des politiques, des intermédiaires de l'emploi. La confrontation avec la réalité des chiffres ne modifia guère leurs attitudes et leurs analyses. L'embellie de l'emploi au 1er semestre 2000 fit disparaître la crainte du chômage de masse. Dans le même temps, les jeunes issus de l'immigration trouvèrent plus facilement des emplois précaires. Les entretiens avec ces jeunes montrèrent leur désir d'être avant tout reconnus comme des citoyens à part entière, la discrimination à l'emploi n'étant qu'un aspect de la stigmatisation qu'ils ressentaient. La récente émergence du primat sécuritaire risque de faire passer au second plan la recherche de solutions aux divers problèmes sociaux. Cette situation interpelle les élus dans leurs efforts pour réduire la distance entre la population locale et la population immigrée en voie d'enracinement.