Identités et trajectoires subjectives des jeunes pauvres en Argentine
Institution:
Versailles-St Quentin en YvelinesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis aims at deconstructing the concept of "young poor", based on the analysis of identity issues in urban, working-class youth in Argentina in the early twenty-first century. To this end, it analyzes the tensions between three key elements of the social dynamic. The first element is the inflicted look (the identity one constructs from other’s look). The second element is the social conditioning (inherited capital in the cultural, social and economic sense). The third element is young people’s aspirations (the identity they aim at). The analysis of their "subjective paths" is supported by a description of their "relational transactions" and "biographical transaction". It explores the identity-building process within the institutions invested by young people: school, family and work. The social inclusion process is seen in a new way, emphasizing the changes and continuities in popular culture. Breaking with the previous generation, the middle school has become a reference range in the socialization of the working class youth. By their mode of experiencing schooling – with discontinuous cycles longer spells – the school institution itself has been transformed. The results found here contradict the thesis of disaffiliation and breaking of social ties. We find a strong social inclusion of young people within their families: solidarity within the family is strong. The work has not lost its centrality, which takes a central place in the construction of the social identities of popular youth, against the theses on the peak of the non-travail culture and dependence on public assistance.
Abstract FR:
Notre recherche a pour objet une déconstruction de la notion de « jeune pauvre » à partir de l´analyse des enjeux identitaires des jeunes urbains issus des milieux populaires en Argentine, au début du XXI siècle. Pour ce faire, l´enjeu des tensions entre trois éléments déterminants : le regard subi (l’identité attribuée), les conditionnements sociaux (capital culturel, social et économique) et le désir des jeunes (identité visée) est mis au premier plan. L´analyse des « trajectoires subjectives » des jeunes, étayée par une description des « transactions relationnelles » et des « transactions biographiques » poursuit l´exploration des processus de construction identitaire au sein des institutions investies par ces jeunes : l´école, la famille et le travail. L´insertion sociale est examinée, en soulignant les transformations et les continuités dans la culture populaire. En rupture avec la génération précédente, l’école secondaire est devenue un domaine de référence de la socialisation des jeunes des classes populaires. Les nouvelles modalités de s’investir à l’école– cycles discontinus et prolongés dans le temps – ont impliqué des transformations au sein-même de l’institution scolaire. Contre les thèses de la désaffiliation et de rupture du lien social, nous avons relevé une forte inscription sociale des jeunes au sein de leur famille : c’est le modèle de solidarité familiale qui est en vigueur. Le travail n’a pas perdu sa centralité, et occupe une place primordiale dans la construction des identités sociales des jeunes des milieux populaires, réfutant ainsi les thèses qui signalent l’apogée de la culture du non-travail et la dépendance envers l’assistance publique.