“Parisian seduction”, romantic emotion and cultural consumption : a discursive study on the ideal of female singlehood in Taiwan and France
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The discourses regarding “single Parisian women” demonstrate women’s quest for the ideal of intimacy, structured by a series of individualistic and consumerist aspirations. This consumer culture has already become prominent in Taiwan, France, and many other societies, and plays an important role in connecting women’s romantic emotions and expectations with cultural consumption. The emerging media preoccupation with constant and reflexive monitoring of individuals’ self-presentation and actions has penetrated the contemporary culture of intimacy and significantly influenced women’s lives. Meanwhile, the quest for authenticity is a key element compelling individuals to engage with consumerist goods and justify their involvement with capitalism. This study aims to illuminate the complexity connecting cultural consumption to individual subjectivities in contemporary intimacy. By studying the imagination of “single Parisian women” that encourages women to adopt the lifestyle marked by feminine charm, self-fulfillment and autonomy, this study asks how and to what extent does the individualistic aspiration offered by the “single Parisian women” ethos intersect with the gendered culture of intimacy? Through what kind of cultural process do women turn consumption into romantic-feminist subjectivities, and vice versa?Qualitative textual analysis of the articles collected from six online media resources and the in-depth interviews with 20 readers or editors were used to define the relations between actors, texts, and social contexts. Analysis of the discourses shows that women under study tend to claim to be detached from their “traditional” gendered roles and subscribe to the idea of self-fulfillment regarding sexuality and profession, while they suffer greatly from such individualist aspiration. In this context, the discourses studied precisely respond to the ambivalence of female singlehood and facilitate women’s self-reflection by providing them with the imagination, obscurely woven into everyday consumption, to self-justify -guide, and -adjust vis-à-vis the contradictory values. Another day-to-day struggle considers the idea of “evolving together,” related to the underlying tension between the commitment of a life-long intimate relationship and the need for romantic compatibility based on ideological criteria. Emotions, personal qualities, and intellectual displays that transcend beyond women’s aging bodies as the imagined expectations of intimacy and sexiness are largely promoted in these discourses. They are believed to be even more attainable and subject to examination than a bodily makeover. Besides, by obscuring the definition of “good” femininity with consumerist creativity and simultaneously minimizing the consumerist traces in intimate life, women’s subjectivities oscillate between individuality and social conformity. Women who can demonstrate their ability to consume luxury and turn it from impulsive to reflexive consumption as a collective purpose, are deemed as capable of being detached from the overwhelming demands of switching between different gendered roles. Based on these results, I conclude that the ideal of intimacy cannot be fully understood without considering the gender issues these discourses want, pretend, or fail to tackle. Additionally, cultural consumption should relate to its subsequent variations such as gender and feminist concerns, wherein lie the complexity between imagined expectations and the limitations of individuals’ daily lives.
Abstract FR:
Les propos de « Parisiennes célibataires » témoignent de la quête de la femme pour un idéal d’intimité, structuré autour d’une série d’aspirations individualistes et consuméristes. Cette culture de consommation est déjà devenue prépondérante à Taïwan, en France, et dans de nombreuses autres sociétés, et elle joue un rôle important dans les liens entre les émotions et les attentes amoureuses des femmes et la consommation culturelle. La préoccupation émergente des médias pour un contrôle constant et réflexif de la présentation de soi et des actions des individus a pénétré la culture moderne relative à l’intimité et influencé de manière significative la vie des femmes. Dans le même temps, la quête d’authenticité est un élément clé obligeant les individus à interagir avec les biens de consommation et expliquer leur implication dans le capitalisme. Cette étude vise à éclairer la complexité qui relie la consommation culturelle aux subjectivités individuelles dans l’intimité moderne. Par l’étude de l’imaginaire de la « séduction à la Parisiennes » qui les pousse à adopter un mode de vie marqué par le charme féminin, l’épanouissement personnel et l’autonomie, cette analyse s’interroge sur la façon dont — et dans quelle mesure — l’aspiration individualiste offerte par l’éthos de la « célibataire parisienne » s’entremêle à la culture genrée de l’intimité. Elle cherche également à savoir par quel type de processus culturel les femmes transforment la consommation en subjectivités romantico-féministes et vice versa.Cette étude se sert de l’analyse textuelle qualitative d’articles recueillis auprès de six ressources médiatiques en ligne et d’entretiens approfondis avec 20 lectrices ou rédactrices afin de définir les relations entre les acteurs, les textes et les contextes sociaux. L’analyse de ces discours montre que les femmes ayant participé tendent à déclarer être détachées de leur rôle traditionnel « genré » et à souscrire à l’idée de l’épanouissement personnel sur le plan de la sexualité et sur le plan professionnel, alors qu’elles souffrent énormément de ces aspirations individualistes. Dans ce contexte, les discours étudiés correspondent précisément à l’ambivalence du célibat féminin et favorisent la réflexion des femmes sur elles-mêmes en leur procurant l’imagination, intégrée de façon nébuleuse à la consommation quotidienne, afin d’« auto-justifier », « auto-orienter », et « auto-ajuster » des valeurs contradictoires. Un autre combat de tous les jours envisage le concept d’« évoluer ensemble » inhérent à la tension sous-jacente entre l’engagement d’une relation intime qui dure toute la vie et la nécessité d’une compatibilité amoureuse basée sur des critères idéologiques. Les émotions, les qualités personnelles et les manifestations intellectuelles qui transcendent au-delà du corps vieillissant des femmes, car les attentes supposées concernant l’intime et le sex-appeal sont largement valorisées dans ces discours. Elles sont censées plus réalisables et plus soumises à l’examen encore qu’une transformation physique. En outre, en occultant la définition de « bonne » féminité par une créativité consumériste et en minimisant en même temps l’empreinte consumériste dans la vie intime, les subjectivités des femmes oscillent entre individualisme et conformisme social. Les femmes pouvant montrer leur capacité à consommer du luxe, et le transposer d’une consommation impulsive à une consommation réflexive en tant qu’objectif collectif, sont considérées comme capables de se détacher des contraintes relatives au passage d’un rôle genré à un autre.