thesis

L'intervalle festif : étude des rites et comportements dans six fêtes séculières en Wallonie

Defense date:

Jan. 1, 1987

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Institution:

Paris 5

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

What is going on in a popular fair? This question determines all the descriptions and interpretations of the thesis in front of the observation of the ambiguous world which exists in the festive frame. In order to discover the fundamental rules in the fair, we need to go beyond the theories of the fair as celebration and the fair as transgression. Another theoretical hypothesis consists in using the heuristic apport of a conception of the fair as interstitial frame with behaviors situated between two classes of behaviors and not equivalent to the either of them. So the festive gap implies behaviors which are not equivalent to these of the everyday life but don't determine a rupture of them. Hence, the problematic of research consists in considering the festive process as the making of a signifier system, so that it creates an ever rules gap, which permits to the signified to play with itself. From a double whole of fairs in Wallonia, according the fiction and the reality of the personage, the event or the signified thematic, the interpretations precise that the fair oscillates between an ideal ritualization and a secundary ritualization, between the ludic or serious retransformations of these rituals and the downkeying or upkeying practices (Goffman), between a structural codification of festive gestuals and clothes, and an antistructural expression. By making compatible the existence of these antithetic elements, the fair determines a complex movement of simultaneous affirmation and negation, and implies a deliberate moment of hesitation in the social structure which doesn't accept a perfect coincidence with itself.

Abstract FR:

"Que se passe-t-il dans une fête populaire?" telle est la question qui sous-tend l'ensemble des descriptions et interprétations de ce travail devant l'observation du monde mouvant et ambigu régnant dans le cadre festif. Afin de repérer les contraintes anthropologiques fondamentales régulant la réalité fluide de la fête, un dépassement des théories de la fête-célébration et de la fête-transgression est nécessaire. Une hypothèse théorique alternative consiste à exploiter la fécondité heuristique d'une conception de la fête comme espace-temps interstitiel, caractérisé par des comportements situes entre deux classes de comportements, sans être équivalents a l'une ou l'autre. L’intervalle festif permet ainsi des comportements qui, sans être semblables à ceux de la vie quotidienne, ne constituent pas pour autant une rupture avec ceux-ci. A partir de cet horizon théorique, la problématique concrète de recherche consiste à considérer le processus festif comme transposition d'un message spécifique dans un système signifiant constitue de telle manière qu'il crée un écart réglé permettant au référentiel signifie de jouer avec lui-même. A partir d'un double ensemble de fêtes choisies en Wallonie et distinguées selon la fonctionnalité et la réalité du personnage, de l'évènement ou de la thématique signifies, les interprétations précisent le mouvement oscillatoire de la réalité festive, entre la ritualisation idéale du message et sa ritualisation secondaire fondée sur l'oxymoron ou l'amplification, entre la retransformation ludique ou sérieuse de ces rituels et les pratiques survalorisantes ou inconsistantes, entre une codification structurale des gestes et vêtements festifs et une expression anti structurale toujours intégrée au rituel et toujours s'en échappant. Rendant compatible la coexistence de ces éléments antithétiques, la fête constitue un mouvement complexe d'affirmation et de négation simultanées, et implique un moment délibère d'hésitation dans la structure sociale qui se refuse toute coïncidence parfaite avec elle-même.